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Thriller très efficace injustement négligé

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De verdun, le 13 avril 2020 à 17:32
Note du film : 5/6

Voilà encore un film oublié pour des raisons qui semblent bien mystérieuses. Il n'existe pas en dvd (français) et à ma connaissance, n'a jamais fait l'objet d'une ressortie dans les salles (parisiennes). Seules quelques diffusions dans Le cinéma de minuit, et sur la chaîne TCM, ont permis de sortir ce film de l'oubli.

Peut-être ce thriller de 1958 réunit t-il des acteurs inconnus ? Au contraire: Rod Steiger, James Mason et Inger Stevens sont à l'affiche. Voilà ce qu'on peut appeler un casting de choix…

Alors peut-être cri de terreur est-il simplement un film raté, ce qui expliquerait sa présence dans les oubliettes de l'histoire du cinéma ? Au contraire, sa grande valeur et sa modernité sautent aux yeux et justifient l'admiration que lui voue un Patrick Brion. Les qualités que je décrivais dans mon message concernant Highway 301, autre film réalisé par Andrew L. Stone quelques années auparavant, sont bien présentes ici: sens du suspense, brutalité étonnante pour l'époque, beauté de la photo en noir et blanc, efficacité de la réalisation et nervosité du montage.

Cabotin souvent insupportable, Rod Steiger est ici parfait dans le rôle d'un psychopathe qui terrifie un vieux copain (James Mason), son épouse (Inger Stevens) et leur petite fille, afin d'obtenir une substantifique rançon. Contrairement à certains commentaires d'internautes, Inger Stevens m'a semblé très bien dans un rôle pas facile à canaliser de l'épouse folle d'inquiétude pour sa famille, folle d'inquiétude pour sa famille, qui doit en plus ramener la rançon à bon port et doit faire face aux assauts d'une brute droguée (l'inquiétant et massif Neville Brand).

En revanche, chose inattendue, c'est elle qui monopolise une bonne partie de l'intrigue et du coup, James Mason semble sous-utilisé. Voilà de mon point de vue le seul réel défaut, non négligeable il est vrai, de ce film. Mais cet immense comédien n'avait qu'à choisir le rôle du méchant, qui lui était initialement proposé…

Dans les seconds rôles, on remarquera aussi une Angie Dickinson inattendue (voire méconnaissable avec ses cheveux bruns) dans le rôle d'une complice du psychopathe et l'excellent Kenneth Tobey en commissaire de police chargé de l'enquête.

Le thème, une famille prise en otage pour que ses ravisseurs obtiennent une rançon, paraît banal aujourd'hui mais ce n'était visiblement pas le cas en 1958. Andrew L. Stone a parfaitement su exploiter le caractère oppressant de la situation et une brutalité alors nouvelle. L'affiche française d'époque indique d'ailleurs une interdiction aux moins de 16 ans. Auteur complet de ses films, Andrew L. Stone ne choisissait que des décors réels et rejetait les tournages en studio, ce qui explique le réalisme du film pour son époque.

En tous cas, de remarquables morceaux de bravoure (l'ascenseur, la poursuite finale) parsèment ces 90 minutes qui défilent à vive allure.

Cri de terreur est donc l'un des grands films de la fin de l'âge d'or du film noir (1958-1959). Espérons qu'un jour il soit enfin reconnu à sa juste valeur mais rien n'est mon sûr…


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