Scénario sans doute un peu ou beaucoup simpliste (on s'y perd au milieu de complots de cours), on est loin de Satyajit Ray côté dramaturgie. J'ai mis une heure pour comprendre qu'il y avait deux princesses différentes (elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau). L'éditeur ESC, qui a du flair, présente pourtant Bajirao Mastani (2015) comme un des "plus beaux films de Bollywood de ces dernières années". On ne peut pas lui donner tort, car les qualités de ce film sont bien réelles. Les chorégraphies sont particulièrement impressionnantes, par leur dynamisme, et leur créativité. La mise en scène est très efficace, et tire le meilleur des acteurs et des décors. L'acteur masculin est une sorte de super-frimeur, impayable, souvent torse nu, sourcil frémissant, menaçant ses ennemis, roucoulant avec ces dames, sautant comme un kangourou, excité comme un taureau en rut. Imaginez Benzema venant de marquer cinq buts aux suisses. Notre collègue Verdun nous a confié qu'il s'inspirait de ce personnage dans son travail au quotidien, et que cela donnait de bons résultats. 2h30 de spectacle, intense, mais le spectateur français pourra avoir du mal à entrer dans ce type de cinéma, très éloigné des mélodrames intellos-parisiens à la mode.