Scénario et mise en scène très élaborés, avec un Téhéran rarement vu sous l'angle abordé : celui des classes moyennes, possédant un certain degré de liberté artistique autour du théâtre et du cinéma mais soumis à la censure des autorités politiques et religieuses. Le client réalisé en 2017 par Asghar Farhadi n'est pas passé inaperçu en Occident : Oscar 2017 et Golden Globes 2017 du meilleur film en langue étrangère, prix du scénario et interprétation masculine à Cannes en 2016 (entre autres). Pourtant, plusieurs de ses éléments nous semblent étrangers. Les plans-séquence virevoltant, paroxystiques et récurrents, semblent inspirés par le cinéma russe (Requiem pour un massacre, 1985, par exemple). Les aspects moraux (vengeance avec humiliation en public) ne correspondent pas aux nôtres (en cas de pépins, nous fonçons déposer plainte au Commissariat de police). Film atypique, sombre et dur, parfois un peu pesant, difficile à évaluer.