Insiang (1976), réalisé par le cinéaste philippin Lino Brocka (1939-1991), a été découvert en Occident par l'intermédiaire de Pierre Rissient, lors d'un voyage en Asie, à une époque qui n'était pas encore celle de la mondialisation. Le film a été présenté au festival de Cannes en 1978. Selon Rissient, il s'agit du film le plus "complet" de Brocka. Ce long-métrage a été depuis restauré par la Cinémathèque de Bologne, financé par la World Cinema Foundation et le Film Development Council of the Philippines, puis présenté au Festival de Cannes en 2015, sélection Cannes Classics. Il existe en dvd sur la marché français édité par Carlotta. Insiang a été tourné en 11 jours, est sorti en salle 17 jours après la fin de tournage. Ce fut un échec public contrairement à Manille (1975).
On a affaire à un drame intimiste tourné dans un bidonville. Le sens de l'oeuvre, que nous n'expliciterons pas, est sans doute sujet à discussion ou interrogation, humaniste ou féministe, selon les interprétations. Les psychologies des personnages sont complexes, interagissent entre elles et avec leur environnement social. L'écriture cinématographique de Insiang est aboutie, le savoir-faire est celui d'un cinéaste qui possède alors une douzaine de films à son actif. Le talent de Brocka fait le reste. De l'émotion, des effets de surprise, une qualité formelle -plans, musique, couleurs, direction d'acteur, montage-. Il s'agit toutefois d'une oeuvre dure portant sur une culture éloignée de la nôtre, mais avec des adhérences avec ce que nous pouvons connaître.
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