Et ben moi, je te dis que c'est ça la "nouvelle vague", mon p'tit gars ! Deux à trois heures de tchatche ininterrompue avec des belles nénettes ! Et j'en suis le nouvel empereur !
J'en suis venu à bout ce soir, mais bon sang, que ce film est long… Les minutes durent des heures, et les heures des semaines. Il est clair que Céline et Julie vont en bâteau, précurseur à son époque par le style visuel, l'interprétation, la mise en scène est aujourd'hui plus banal. Ses qualités sont sans doute moins visibles, et par contre des défauts possibles -sujets à discussion- sont perceptibles : une propension à lorgner vers le pompeux et l'artificiel. Peut-être un spectacle déphasé, comme le seraient "l'ile aux enfants" ou "la piste aux étoiles" projetés au public de 2009.
Et que les acteurs sont surprenants, tel Barbet Schroeder, grimé tel Fantomas, coiffé d'une tiare à deux sous (photo ci-contre), au milieu d'un essaim de jolies femmes dénudées, et tenant le crachoir, sans rendre le micro. Le gourou de la bande ? Mais j'exagère peut-être un peu… "La mandragore, c'est une affaire en or" fanfaronne de son côté M'sieur Dédé alias Jean Douchet (lequel procurera au public, fort heureusement, une impression de plus grande lucidité, par ses interventions contemporaines à la Cinémathèque française ou ses divers écrits sur le cinéma). Car, m'sieur Dédé : pas sûr que ce film soit l'affaire du siècle.
La mandragore s'avérant être un placement aussi performant que les emprunts russes, M'sieur Dédé anime aujourd'hui le ciné-club de la cinémathèque française. Et c'est ainsi que ce jour-là surgit L'invraisemblable vérité…
&&''Lui, là, au troisième rang, avec la moumoutte et les lunettes noires, c'est Vincentp ! Amenez-moi ce grand mariole qui compare la Filmothèque aux catacombes ! Je vais vous montrer comment Robert Bresson a fini son Jeanne d'Arc !&&
Moi j'ai assez bien aimé, le film est plutôt long mais je subodore qu'il est sans doute moins éprouvant que d'autres opus "fleuves" du même réalisateur (je me trompe peut-être ?)… En fait, le charme réside surtout dans la beauté des actrices, l'aspect suranné et théâtral des décors, ainsi que certaines scènes un peu enfantines (le coup du bonbon pour passer dans "l'autre monde").
Quand Cocteau rencontre Lewis Carroll… un film magique. Vite, vite : tous au 5bis, rue du Nadir-aux-Pommes !
Une autre erreur est d'enfermer, de par la longueur de ces films (entre 2h30 et 3 heures), le réalisateur comme l'auteur de films chiants, ennuyants, "prise de tête". Jacques Rivette est au contraire un cinéaste alerte, doté surtout d'un très solide sens de l'humour, maniant avec brio l'ironie.
Certes; il prend également son temps, ne recherche pas "l'efficacité" à tout crain, préférant rester plus longtemps avec ses personnages. Et franchement, quand les personnages sont attachants et passionnants : pourquoi pas?Céline & Julie vont en bateau correspond parfaitement à cette vision là de Jacques Rivette. Il se sert d'une mise en scène très "nouvelle vague", réaliste pourrait-on dire, avec toutes les réserves qu'on peut mettre dans ce terme quand on l'utilise dans l'art. Seulement, il s'en sert pour filmer des personnages irréalistes. Le début est caractéristique : Julie lit un livre sur la magie dans un parc et voilà Céline qui débarque, pressée, et qui perd ses affaires. La première fille suit la seconde, d'abord pour lui rendre ses affaires, ensuite pour s'amuser. Le jeu est volontairement poussif. Incrédible, certainement, mais ludique. L'action est en tout cas partie, les deux jeunes femmes vont se rencontrer et nous allons les suivre dans le monde fantasque créé par le regards qu'elles posent sur le monde.
A nous de les suivre.
BULLE OGIER:
C'est curieux,sur votre site -comme beaucoup d'autres- je ne trouve pas trace des "Nuits de la pleine lune " d'Eric ROHMER tourné en 1984 ?…
Ce n'est pourtant pas un film mineur.
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