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Improbable mais franchement plaisant


De verdun, le 30 avril 2020 à 19:57
Note du film : 4/6

À Paris, une mystérieuse organisation, complotant pour instaurer le fascisme en Europe, prend en otage le jeune fils de la famille du général Villemont. L'organisation trouve un adversaire de poids en la personne de l'Américain Reno Davis (George Peppard), entraîneur sportif du fils Villemont

Un cri dans l'ombre fut réalisé en 1968 par le britannique John guillermin et produit par Universal.

C'est un thriller complètement extravagant, bourré d'invraisemblances et de raccourcis scénaristiques assez fâcheux. Le film a été tourné à Paris et à Rome, or on ne croit guère à cette organisation d'extrême-droite, vaguement inspirée de l'OAS, ayant pour projet de prendre le pouvoir en France voire en Europe. D'autant plus que Orson Welles, qui devait encore se croire dans Mr Arkadin, s'est fait une tête incroyable.

Cette conspiration est aussi peu crédible que le portrait que Samuel Fuller fit des conseillers de l'ex-ANPE dans son film tourné en France, Les voleurs de la nuit. Cela montre la difficulté des auteurs américains à comprendre certaines réalités françaises, aussi éloignées de leur mentalité que la planète Mars.

C'est une bande-dessinée qu'on ne peut prendre au sérieux: on citera cette scène dantesque où le héros désarme un adversaire… avec une canne à pêche !

Malgré ce scénario improbable, il s'agit d'un film très agréable à suivre. On retrouve avec bonheur George Peppard, toujours excellent dans ce genre de personnages décontractés, la trop disparue Inger Stevens et on découvre que Perrette Pradier, future reine du doublage, était une très belle actrice.

Un cri dans l'ombre vaut surtout par la réalisation de John Guillermin, excellent technicien apte à transcender le matériau parfois médiocre qui lui était proposé. Les prises de vue sont toujours de qualité, et parfois audacieuses, ainsi l'ouverture qui adopté le point de vue d'un cadavre qui flotte dans la scène…Le travail du réalisateur sur les décors et les paysages est toujours recherché, utilisant toujours au mieux les possibilités de l'écran large et les lieux prestigieux où le tournage a pu avoir lieu. Ainsi, La dernière scène se passe dans le Colisée -rien que ça- et est très bien mise en scène malgré son extravagance…

L'action est bien menée et on ne s'ennuie guère, d'autant que des clins d'oeil agréables à d'autres films comme La dolce vita et à La mort aux trousses sont fort sympathiques et que la musique de Francis Lai est réussie.

Malgré ses défauts, qui choqueront d'autres cinéphiles, Un cri dans l'ombre est donc un film que j'aime bien revoir de temps en temps grâce au talent du réalisateur et des acteurs.


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