Sorti sur les écrans français en 1980, La lame infernale a été réalisé en 1974 par Massimo Dallamano, ancien chef-opérateur passé à la réalisation.

La principale particularité de ce film est de mélanger plusieurs genres typiques du cinéma populaire italien des années 1970.

En effet, le début s'apparente à un giallo. Le commissaire Valentini et la procureur adjointe Vittoria Stori enquêtent sur la mort mystérieuse d'une jeune fille, Silvia Polvesi, retrouvé pendu dans le grenier d'une maison d'un petit village de la province de Brescia.

La suite ressemble à un poliziottesco, néo-polar brutal en vogue dans les années 70, notamment les séquences d'action où intervient un tueur à moto, le visage dissimulé sous un casque, qui tente d'assassiner avec une feuille de boucher les enquêteurs et les témoins gênants.

Enfin, La lame infernale est également un thriller politique puisque les enquêteurs mettent au jour un réseau de prostitution de mineures impliquant des personnages haut placés : magistrats, politiciens, médecins…

Le mélange des genres est toujours quelque chose de compliqué à réussir au cinéma.

Force est de constater que la lame infernale réussit cette gageure grâce à la maîtrise dont témoigne l'ensemble. Le récit est mené tambour battant. La réalisation de Massimo Dallamano utilise parfaitement les possibilités de l'écran large. La photo, ainsi que quelques effets gores étonnants pour l'époque, instillent une ambiance malsaine des plus réussies. Les acteurs sont très bien dirigés, notamment l'excellent tandem formé par Claudio Cassinelli et Giovanna Ralli. Le tout est accompagné par une bande originale signée Stelvio Cipriani qui reste durablement en mémoire.

Certes on peut regretter quelques raccourcis scénaristiques et quelques effets datés, notamment les mannequins trop visibles utilisés pour représenter des cadavres. Mais la lame infernale reste une belle réussite dont l'efficacité et la noirceur font toujours mouche un demi-siècle après sa réalisation.