C'est Adam qui, ayant fortuitement découvert l'existence de son double en regardant un film, prend le premier contact. Tout cela ne va pas sans bizarreries, coups tordus, angoisses, stupéfactions. Si Marie n'est pas mise au courant de l'aventure, Helen se demande bien comment son compagnon commence à perdre les pédales.
Jusque là, on peut à peu près comprendre les ramifications du récit et s'interroger sur ce que serait notre propre attitude si la situation nous arrivait. Puis voilà que ça commence à partir dans tous les sens. Anthony souhaite profiter de sa ressemblance pour sauter Marie, qui est, de fait, un joli brin de fille. Simple échange de partenaires, petite fumisterie graveleuse, banale dans sa prétendue transgressivité ? Que nenni ! En pleine séance de jambes en l'air, Marie s'aperçoit qu'Anthony porte au doigt une marque d'alliance et, au lieu de terminer tranquillement son radada, fait une crise de nerfs. Et ça se termine par un affreux accident de voiture qui conclut la méprise. Adam, désormais débarrassé de son double, fait, dans le placard, une bien peu étrange découverte. Clap de fin.Bof. C'est tourné dans des tonalités poussiéreuses, jaunâtres ; souvent sur les autoroutes qui entourent Toronto, ville qui ne me paraît pas réunir beaucoup de charmes urbains. Isabella Rossellini fait une courte pige (mère d'Adam, qui lui jure bien qu'elle n'a pas d'enfant caché, qu'elle n'a pas eu de jumeau, etc.) ; les autres acteurs font le job, sans éclat. Ça traîne et ça s'effiloche. Ce genre de sujets implique un traitement nerveux, rapide, sec : sur un court-métrage, ça se supporterait. Mais même déjà assez bref (86 minutes) Enemy paraît bien long.
"L'Histoire se répète toujours deux fois: la première fois comme une tragédie; la seconde fois comme une farce". Karl Marx
Enemy renaissance d'un cinéma lent et étiré restaure un climat lancinant venant menacer un blockbuster répétitif et lassant.
Un peu de Goethe et de ses affinités électives accompagnés de plusieurs méandres aussi déstabilisantes que mystérieuses transportent dans des lenteurs d'écoles ce récit statique et irrégulier vers un retour inespéré.
Un climat cinématographique enfin redevenu paisible.
Un miroir interrogatif, déroutant malmenant un cogito sur les nerfs tentant d'analyser les quelques composants métaphysiques de ce labyrinthe ténébreux dont les bases principales sont la découverte d'un autre soi-même dont la visite déclenche perversités, dominances et possessions.
L'esthétisme des images l'emportant sur un déroulé bien souvent au point mort, sans étincelles dont les neurones requises pour sa compréhension ne font que des prestations beaucoup trop réduites.
Bref l'opus se traine trop longuement dans des investigations ennuyeuses, privés de virulences électriques.
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