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Flippant et Kafkaïen


De Frydman Charles, le 18 septembre à 07:09
Note du film : 6/6

Le spectacle antisémite a été tourné au cabaret "La nouvelle Eve". Il semble que le nom des interprètes du spectacle n'est pas mentionné dans la distribution , et cela sur plusieurs sites sur Internet. Il pourrait s'agir de membres de l'équipe de tournage ou,et ? De membres de la troupe de la Nouvelle Eve,notamment pour les girls

. Nombreuses photos du film ,dont trois du spectacle,sur le lien suivant : Photos du film sur filmgrab Les mêmes sur IMDB : IMDB photos du film Un casting très complet sur IMDB IMDB casting Aucun participant au spectacle, mais quelques noms dont le rôle n'est pas précisé. Une cliente du nightclub est mentionnée, Tina Aumont . Gustav Mahler était juif,et avait des difficultés avec son identité juive. Sa musique était interdite sous le 3ème reich. Musique dégénerée selon le 3eme Reich. La "veuve", le travesti, interprète un de ses lieder au début du spectacle. Impassible, il suscite curiosité et hostilité. Vidéo du spectacle antisemite sur youtube Sur IMDB une distribution additionnelle fait apparaître le directeur de la representation au cabaret : Casting additionnel, Francis Savel,Francis Savel conseiller musical . Il a mis en scène la sequence du cabaret sous le pseudonyme de Franz Sallieri wikipedia,equation à un inconnu,autour du film et il a mis en scène, dans Monsieur Klein (1976), la scène du cabaret, sous le pseudonyme de Frantz Salieri Curieux personnage que ce Francis Savel, en 1979 il donne dans le porno Gay ,je dirais écoeurant !!! "équation à un inconnu ". Difficile de trouver des informations sur sa biographie. Dans une thèse de doctorat "Mélanie FORRET LE CINEMA DE GUY GILLES : UNE ŒUVRE A CONTRETEMPS (1958 -1996) " on le voit dessiner :
En 1964 il réalise le film "journal d'un combat" produit par Alain Delon,avec Alain Delon en voix off.
.A moins que ce soit un homonyme, il serait né le 8 mai 1928 à Lalande, et décédé le 1er février 2005 à Saint-Denis de la Réunion.


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De Impétueux, le 21 novembre 2023 à 14:54
Note du film : 4/6

Un film assez largement surestimé grâce à ses séquences finales qui sont absolument abominables et qui donnent, peut-être mieux que des images de violence extrême, l’idée de ce qui a pu saisir des gens de toute sorte entraînés malgré eux par un cataclysme.

C'est, d'une certaine façon, une fable, une sorte de féérie affreuse, angoissante, similaire à un cauchemar. J'ai beaucoup songé, en regardant Monsieur Klein, à un film admirable de Roman Polanski, qui s'appelle Le locataire où, sur des bases rationnelles, s'édifient des monstruosités confondantes : on est dans un monde qui n'a ni lien, ni opportunité avec notre tranquillité quotidienne : on ne sait pas sur quel sable on marche, qui on est vraiment, d'où on vient, à qui on peut faire confiance, où on se retrouvera le lendemain. Mais aussi il y a des rapports avec beaucoup de romans de Patrick Modiano où, dans des appartements déserts grelotte la sonnerie d'un téléphone, où on ne sait pas qui appelle et à peine qui répond.

Mais on pourrait aussi, avec un certain iconoclasme accoler au film l’adjectif rocambolesque, tant les péripéties de l’histoire de Robert Klein sont variées, aventureuses, improbables, font appel à des multitudes de hasards dont le nombre et la variété mêmes rendent improbables, impossibles, même, la survenue. On peut apprécier, je le conçois bien, ce mélange de récit ancré dans l'Histoire proche et affreuse et d'une forme d'onirisme qui s'attache aux pas de cette fripouille de Robert Klein.

Car, de fait, Robert Klein – à qui Alain Delon prête la fréquente tristesse de son regard et son allure inquiète – Robert Klein, qui vit sur un grand pied d'un commerce d'objets d'art est une fripouille. Un type qui n'est attaché à rien d'autre qu'à ses plaisirs ; qui n'a ni véritable ami, ni véritable amour, ni la moindre conviction politique ou spirituelle. Évidemment issu d'une vieille famille opulente, établie en Alsace mais sans doute originaire de Hollande et peut-être (sans doute) d'ancienne extraction juive, il s'est établi à Paris où ses affaires prospèrent. Il a des proches : son avocat, Pierre (Michael Lonsdale), dont la femme Nicole (Francine Bergé) a été (et sûrement demeure) sa maîtresse et son amie du moment Jeanine (Juliet Berto). Mais on sent que ce sont là des relations de commodité : Robert Klein n'aime que lui.

Il y a un engrenage assez fascinant où cet homme sans autre qualité que d'être sans scrupule et sans affectivité est entraîné dans un processus diabolique. On sait bien, pour le lire dans les gazettes combien l'usurpation d'identité est un phénomène glaçant, déstabilisant, désespérant. Et sans doute plus encore lorsque cette situation se produit à un moment trouble, incertain, dangereux, mortel, même pour qui est reconnu Juif ou simplement suspecté de l'être.

Dans ce genre d'époque le moindre mouvement, le moindre geste paraît engluer davantage celui qui l'exécute ; un peu comme pour les malheureux pris dans les sables mouvants : chaque démarche conduit Robert Klein à être un peu plus suspecté par la police de Vichy. D'autant qu'un mystérieux homonyme paraît le manipuler ; résistant qui se crée ainsi un double et des alibis ? C'est possible ; mais là où Monsieur Klein bascule possiblement dans l'onirisme, c'est que l'existence de ce double-là n'est jamais absolument avérée. Et ce n'est sans doute pas l'épisode féérique de la visite de Klein au château d'Ivry-la-Bataille, où semble vivre une famille de la haute aristocratie dirigée par Charles (Massimo Girotti) et Florence (Jeanne Moreau) qui semble vécue comme un rêve qui nous ancrera dans la réalité objective.

Psychose de Robert Klein ? Envahissement d'une culpabilité que rien ne pouvait laisser jusque-là laisser supposer ? Comment expliquer alors que, tandis que Pierre/Lonsdale brandit à la dernière minute le certificat qui prouve que Klein n'est pas juif et qu’il va pouvoir être libéré, il se laisse entraîner dans le flux des malheureux qui vont être entassés dans les trains de l'horreur ?


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