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Curiosité intéressante mais ardue


De verdun, le 30 décembre 2020 à 14:15
Note du film : 3/6

Anna (Gina Lollobrigida) élève des poulets aves son mari Marco (Jean-Louis Trintignant). Elle ignore que celui-ci la trompe avec sa nièce Gabri (Ewa Aulin). Les deux amants projettent de fuir tous les deux mais Gabri aime en fait un autre homme, Mondaini (Jean Sobieski), qui a découvert que Marco est un tueur de prostituées.

La carrière italienne de Jean-Louis Trintignant dans les années 1960 et 1970 s'est avérée aussi passionnante qu'éclectique puisqu'il a aussi bien tourné avec les auteurs les plus prestigieux, les Risi, Comencini, Scola, Zurlini, Bertolucci, qu'avec les artisans les plus inattendus du cinéma bis tels que Sergio Corbucci, Tinto Brass, Umberto Lenzi ou encore Giulio Questi, auteur de La mort a pondu un œuf en 1968.

Questi est un cinéaste peu prolifique mais les trois films qu'il a réalisés se signalent par leur étrangeté, à commencer par le plus connu d'entre eux, le western surréalisant Tire encore si tu peux.

La mort a pondu un œuf a tout de l'Objet Filmique Non Identifié, comme l'indique son titre insolite et le choix de situer l'intrigue dans le milieu de l'élevage de poulets. C'est un film expérimental déguisé en giallo, plus proche de la nouvelle vague française que de Mario Bava.

La mort a pondu un œuf est le type même du film clivant : soit on aime, soit on déteste.

On peut admirer l'audace, l'inventivité voire la radicalité d'une œuvre qui reprend les thèmes du giallo (meutres en série, machination) en les maltraitant. D'une manière plus générale, il est permis d'être nostalgique d'une époque, les années 1960, où il était possible de réaliser un film d'avant-garde tout en disposant des deux stars Trintignant et Lollobrigida et d'un budget conséquent. La beauté de la photo et la virtuosité du montage, très éclaté, font de La mort a pondu un œuf une œuvre visuellement très élaborée. Il s'agit enfin d'une dénonciation parfois drôle de la société consumériste dans la lignée de ce que faisait Elio Petri à la même époque.

Mais on peut aussi rejeter ce thriller bizarre en raison de son caractère abscons . La durée excessive (1h45) et le refus de la narration traditionnelle peuvent ennuyer les spectateurs les moins patients. Par ailleurs, la bande originale peut crisper les oreilles les plus sensibles.

Mon avis se situe à mi-chemin de ces deux opinions : La mort a pondu un œuf est une curiosité intéressante mais un peu vaine et difficile d'accès.


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