Triple 9 est tout simplement un fleuron du polar urbain, de ceux qui collent au ras du bitume, de ceux qui auscultent les problèmes de conscience du simple flic de la rue, qui frappent vite et qui cognent fort…

Dès l’ouverture chargée en testostérone (un braquage ultra-classique sur le papier) John Hillcoat fait preuve d’une rare maestria pour faire monter la tension et laisse le spectateur ronger les accoudoirs dans son coin, tétanisé, le tout sous les basses plombées d’Atticus Ross.

Le réalisateur de The Proposition scrute un monde en totale roue-libre, livré à lui-même, sur le point d’imploser comme un abcès purulent qui éclate. Ici les impacts de balles trouent les murs et les corps, ici on exhibe des têtes coupées sur le pare-brise d’une voiture, on tente d’assassiner froidement son coéquipier.

De scènes d’actions magnifiquement exécutées, en personnages cernés en deux ou trois plans, Triple 9 déroule son histoire implacable sur fond de guérilla urbaine dans une Atlanta corrodée par la mafia et les rêves calcinés.

Pas même l’amorce d’un espoir, le Néant en point de mire.