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Le dessous des cartes


De Commissaire Juve, le 7 mai 2015 à 11:01

J'ai vu ça aussi, sur LCL ou sur France 4. Je ne mange pas à la même cantine, mais il y a des passages très bien sentis.

Cela dit, des "chiens de garde", on en a dans tous les jardins. Actuellement – toujours à la télévision – les "chiens de garde du politiquement correct" forment une sacrée meute.


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De Impétueux, le 6 mai 2015 à 18:36
Note du film : 4/6

Dessous des cartes, certes, comme je titre cet avis, mais dans un jeu clairement orienté à gauche, c'est-à-dire, très exactement à ce qu'on appelle aujourd'hui, la gauche de la gauche : du côté des altermondialistes, d'Attac, de Pierre Bourdieu, du rutilant Jean-Luc Mélenchon. Je précise d'emblée que j'ai pris beaucoup d'intérêt à regarder ce film documentaire, capté je ne sais plus sur quelle chaîne et que, même si mes options ne se situent pas, vraiment pas de ce côté là, j'ai trouvé les dénonciations faites plutôt bien fichues et convaincantes.

De quoi s'agit-il ? De démontrer, à l'aide d'exemples peu contestables, la complète collusion qui existe entre les médias importants, journaux, radios, télévisions dirigés par les grandes entreprises financières et industrielles et ce qu'on pourrait appeler le groupe central de la politique et de l'intelligentsia. Groupe central artificiellement clivé sur des notions de Droite et de Gauche qui ne couvrent qu'imparfaitement un accord fondamental sur la plupart des sujets (adhésion à l'économie financière de marché, à la dérèglementation, à la mondialisation, à la division internationale du travail, etc.). On voit donc s'entendre comme larrons en foire (en tout cas comme compères et compagnons) toute la palette des grands patrons, des hommes politiques de quelque surface, des (très) hauts fonctionnaires, des syndicalistes, des penseurs influents et des gens de presse qui partagent une conception similaire du monde tel qu'il oscille aujourd'hui entre abysses et volcans (j'admets que mon image est hardie).

Le titre, Les nouveaux chiens de garde est inspiré d'un pamphlet, Les chiens de garde, de l'intellectuel communiste Paul Nizan, qui rompit avec le Parti lors du pacte germano-soviétique et mourut devant Dunkerque en 40, pamphlet qui relevait la complicité objective des philosophes dits bourgeois avec l'idéologie dominante. Le film est l'adaptation d'un essai de Serge Halimi qui expose, donc, que de prétendues différences entre l'aile gauche et l'aile droite du même système sont des artifices de poudre aux yeux. Ce qui permet de comprendre fort bien comment est passé, pratiquement comme une lettre à la poste, le transfert de Franz-Olivier Giesbert du Nouvel Observateur au Figaro, en 1988, et tant d'autres tour de passe-passe.

La plus spectaculaire manifestation extérieure des accointances de tout ce beau monde et des liens structurellement entretenus est l'institution des Dîners du Siècle, ce club hyper-sélectif où se cooptent les dirigeants de tous les pouvoirs sous l’œil complaisant des seigneurs des médias.

On peut naturellement tout à fait contester cette analyse et trouver que certaines ficelles sont grosses et tirent clairement dans un sens polémique. N'empêche que ce n'est pas mal fait du tout, rythmé, narquois, bien écrit. Ce n'est pas vraiment du cinéma, mais ça tient la route.


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