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Bertrand Blier dans la tendresse ?


De Nadine Mouk, le 28 juin 2016 à 21:11
Note du film : 3/6

A plusieurs reprises, par le passé, j'avais commencé à voir ce film et, au bout de vingt minutes, je zappais, agacée par ce que je voyais. Hier au soir, j'ai tenu bon. Oui, Coluche est un très grand acteur qui pouvait passer de la gaudriole à des rôles hominiens avec une facilité déconcertante et un talent incontestable. Et dans ce huis-clos étouffant malgré le grand air que l'on respire par instants via ces montagnes enneigées, le père de Papy Mougeot est assez phénoménal de présence. Une douceur que l'on ne lui connaissait franchement pas, ressort souvent de son jeu. nous dit Frétyl avec justesse. Pourtant, le cinéma de Bertrand Blier est tellement informel, voire dérangeant que ça en devient pénible ! Il y a toujours ce côté irrationnel et fantasmagorique qui oblige les acteurs à forcer le jeu. Le scénario par lui-même est banal, mais Blier fait durer les choses en plongeant dans le biscornu qui se prolonge et peut agacer.

Le cinéma de Blier repose donc uniquement sur le talent des acteurs, rarement sur l'ingéniosité d'un scénario même si certaines scènes demeurent éminemment esthétiques. Mais les acteurs semblent las de se promener dans la tourmente d'un esprit qui contourne constamment le tout-venant pour se complaire dans les tracas. Ils semblent comme laissés à l'abandon… observés par la névrose d'un cinéaste quelque peu vicieux. C'est presque systématiquement le cas avec Blier. Sauf peut-être dans un de ses meilleurs films : son fameux Les acteurs que j'ai adoré justement parce qu'il laisse les acteurs parler d'eux, se moquer d'eux-même et expliquer ce qui a fait leur légende sans leur infliger un scénario déraisonnable et labyrinthique.


Pourquoi évoquer Thierry Lhermitte et Isabelle Huppert qui tournent à vide, sans conviction ? N'importe qui aurait fait l'affaire. Ils font partie du décor, point. Non, La femme de mon pote, c'est Coluche, munificent, qui annonçait Tchao pantin. Traité, lui, par un metteur en scène direct, sans fard, qui d'une manière explicite et intelligible, raconte une histoire… La femme de mon pote est peut-être une histoire, mais contée par un désespéré qui ne fait rien pour arranger Les choses de la vie… Nous n'avons pas abordé le problème de la morale ? Il n'y a rien de plus emmerdant que la morale et les moralistes . La femme de mon pote annonce déjà la couleur, sauf pour les grands optimistes. Le film ne prête pas à s'offusquer. A part, peut-être, du fait qu'il soit légèrement chiant… Mais Coluche est là. Et bien là ! Et tellement prometteur, malgré un crépuscule qui viendrait bien trop tôt…


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De fretyl, le 6 décembre 2010 à 14:37
Note du film : 4/6

Coluche était un grand acteur. Il l'a prouvé trois fois. Dans Tchao Pantin, dans Le fou de guerre et dans La femme de mon pote.

C'est avec Préparez vos mouchoirs et avec Beau-père le film de Bertrand Blier le moins agressif, le plus tendre. Pas de vulgarité en vue. Le film est plutôt pudique, malgré un sujet qui pouvait laisser prévoir de la provocation. Cette comédie dramatique en haute montagne n'est pas sans nous rappeler, surtout à cause de la présence de Thierry Lhermitte, les pérégrinations amoureuses du Popeye des Bronzés.
Malgré quelques temps morts dans la deuxième partie, dont le huis clos est un peu trop renfermé cette histoire d'amour s'avère plus ambiguë que ce qu'il était à prévoir et la comédie devient de plus en plus psychologique.
Il n'y a quasiment aucun personnage secondaire, le film concentre l'essentiel de son déroulement sur le trio Huppert/Lhermitte/Coluche.

Un peu d'aération n'aurait pas fait de mal au film. On finit par s'ennuyer un peu dans ce chalet de haute montagne, heureusement, juste assez, avant que le film ne se termine suffisamment tôt.

Si Thierry Lhermitte et son personnage n'est que très superficiel, Coluche et Isabelle Huppert parviennent à surprendre. En amoureux déchu Coluche est émouvant, délicat et généreux. Un douceur que l'on ne lui connaissait franchement pas, ressort souvent de son jeu.

Malgré une mauvaise entente entre Bertrand Blier et le comédie au moment du tournage, le film s’avère finalement être une réussite. On dit pourtant aussi que Coluche se drogua énormément au cours du tournage.


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