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Grand film enfin retrouvé


De verdun, le 6 juin 2020 à 19:11
Note du film : 5/6

Réalisé par le yougoslave Aleksandar Petrovic, J'ai rencontré des Tziganes heureux créa la sensation lors de sa présentation au festival de Cannes 1967, où il remporta le prix du jury. Il rata d'un cheveu l'Oscar du meilleur étranger, qui fut finalement remis au tchèque Jiri Menzel pour Trains étroitement surveillés pour des raisons davantage diplomatiques (Prague venait d'être envahie par les chars soviétiques et l'auguste Académy voulait ainsi faire un geste) qu'artistiques.

Ces dernières années, le film était devenu invisible. On ne peut donc que se féliciter de sa sortie en DVD, due à l'excellent éditeur "Malavida".

En voyant J'ai rencontré des Tziganes heureux, il est bien difficile de ne pas penser aux films que kusturica réalisera vingt ans plus tard: même regard sans apitoiement ni complaisance sur la condition tzigane, même présence importante de la musique et des fiestas, même turbulence et même fureur.

Le film de Aleksandar Petrovic suit les tribulations d'un rom sédentarisé, Bora (Bekim Fehmiu), négociant en plumes d'oies, qui a pour triste habitude de perdre ses gains au jeu. Il tombe amoureux d'une jeune femme, Tissa. Mais aussi bien dans les affaires, que concernant son histoire avec Tissa, il doit faire face à un rival hargneux, Mirta (Velimir 'Bata' Zivojinovic).

Si J'ai rencontré des Tziganes heureux n'a plus le caractère révolutionnaire qui ayant enchanté les spectateurs qui le découvrirent à sa sortie, le grand Emir étant passé par là, ses qualités cinématographiques sont intactes. La réalisation donne un authentique sentiment de liberté et les images mêlent avec une grande virtuosité poésie visuelle et description plus vraie que nature de la condition tzigane.

Les acteurs ont beaucoup de présence, notamment Bekim Fehmiu, le premier acteur du bloc de l'Est à faire carrière à Hollywood même si le bide des derniers aventuriers mit vite un terme à ses ambitions.

La chanson "Djelem Djelem" marque durablement les esprits.

La narration, un peu éclatée, peut déconcerter mais quoiqu'il en soit, J'ai même rencontré des Tziganes heureux est une oeuvre-clé à redécouvrir absolument.


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