D'accord avec Alholg, sauf que je trouve que L'ange du Mal tente de compenser un peu artifiellement son intrigue linéaire et simple ( simpliste ? En même temps il s'agit d'une chronique criminelle inspirée de faits avérés, donc difficile d'innover…) par des procédés de mise en scène versant parfois dans l'épate et le tape à l'oeil (voire les plans très "cut" accompagnés de musique rock lors de certains braquages).

Je regrette aussi que la durée du métrage (1h49 il me semble) ne rende pas justice à la comlexité présumée du sujet et ne permette pas à Michele Placido d'exploiter tout le potentiel de son sujet. Résultat, à coup d'ellipses et de brusques ruptures de ton, on a l'impression d'assister à un long clip, certes ultra-efficace, nerveux et haletant, mais limité dans ses ambitions (certains personnages sont je trouve un peu sous-développés et s'apparentent plus à des stéréotypes qu'à des êtres de chair et de sang).

Mais le film reste quand même assez stimulant et provoque une sorte de plaisir ( coupable ?) par son caractère anti-conformiste (ici on tue comme on respire , on saigne et on pleure à longueur de pellicule).

Et surtout, comme mentionné par Alholg, il y a Kim Rossi Stuart…! Je me souviens avoir regardé quand j'étais petit La Caverne de la Rose d'Or qui m'avait emballé à l'époque(en même temps je devais avoir 10 ans et ma culture cinématographique se résumait à L'Ours d'Annaud et aux Aventures du Baron de Münchausen de Gilliam, les deux premiers films que j'ai vus au cinéma avec mes parents), et je me souvenais de cet acteur au physique plus qu'avantageux que j'ai redécouvert avec grand plaisir dans l'excellent Romanzo Criminale du même Placido. On retrouve dans l'Ange du Mal la même intensité (il passe de la violence aux sentiments en une fraction de seconde), le même charisme latin et la même élégance désinvolte…

Il manque selon moi à L'ange du Mal la complexité (politique, historique, sentimentale) du précédent film de Placido,mais ça reste du polar qu'on prend plaisir à regarder de la première à la dernière image( aaah…le sourire final, sublime de désinvolture, de Stuart au flic dans la voiture), noir comme un expresso bien serré et légèrement euphorisant comme une soirée entre amis…