Pas de problème. Il est honnête de votre part de préciser que votre jugement concernant cette oeuvre artistique est liée à votre implication professionnelle dans celle-ci.

On ne va pas relancer le débat sur Gertrud. Ni sur Ordet, du reste. Je revendique mon droit de penser et d'écrire que ce sont des oeuvres surévaluées par une petite bande de snobs. Ces films sont au cinéma conventionnel ce que le théâtre nô est au théâtre occidental conventionnel.

Je précise (ou je rappelle) que j'ai été le traducteur en français de Gertrud et de Ordet et que je connais très bien les textes de départ. De mon point de vue, leurs adaptations cinématographiques sont complètement à côté de la plaque.

Godard a écrit à propos d'un de ses films : Ce n'est pas un film, mais une tentative de film. Cela résume à peu près ce que je pense de ces deux Dreyer (dont j'apprécie Jour de colère au demeurant).

Fin du débat de mon côté.

Pour revenir aux Meilleures intentions : on est dans un registre très classique, certains lui accoleraient volontiers l'étiquette infamante de "qualité Suède", mais – pour qui aime ce genre d'univers – c'est tout à fait plaisant.