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L'expertise scénaristique se perd


De norman bates, le 13 janvier 2013 à 15:38
Note du film : 4/6

Je suis d'accord avec vous Arca, ce n'est pas la comédie de l'année et une impression de déjà vu se dégage du pitch…

Mais là où les visiteurs se contentent (d'essayer) de nous faire rire à travers le voyage dans le temps et les invraisemblances en découlant, Case départ se veut bien plus piquant en nous renvoyant certains travers de notre société actuelle (égoïsme, apathie, vénalité, racisme, machisme…) et passé (collaboration, antisémitisme et esclavagisme) en pleine figure. L'exercice est d'autant plus réussi que Thomas N'gijol et Fabrice Eboué signent leur première réalisation au cinéma.

Au contraire de vous, je pense que certaines répliques ont fait mouche. Ainsi lorsque Isaac, marchand juif, aide nos deux comparses à s'enfuir, l'un deux lui adresse ces mots: "Merci pour votre collaboration!". Ou bien lorsque Joël se rend compte qu'il est retenu à l'époque moderne, il emploie ces mots durs pour décrire sa situation vis à vis des filles: "mais alors il n'y a pas de cinéma!…… ni de cave…"

C'est parfois caustique mais les thèmes évoqués précédemment sont efficacement mis en lumière par l'humour de ces deux acteurs prometteurs.

Si l'on veut vraiment rire, il faut donc impérativement passer par cette case départ.


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De Arca1943, le 12 janvier 2013 à 00:55
Note du film : 3/6

Au départ, ce film avait beaucoup pour lui. Sans doute le pitch de base fait-il un peu penser à celui des Visiteurs, mais c'est sur un thème fort, et puis quoi, l'amateur de comédie à l'italienne que je suis donne toujours un point de bonus quand on entreprend une comédie sur un sujet vraiment pas drôle: comme l'esclavage, par exemple !

Il y a de bonnes choses, la plus surprenante et soignée étant la représentation de ces nobles Français d'ancien Régime au crâne bourré de sornettes raciales. Je me prends même à penser que ça devait se passer un peu comme ça. Certains trouveront sans doute le curé un peu caricatural (mais il y a de quoi, sans blague: le b-a-ba du monothéisme, c'est l'origine commune de tous les hommes, alors un homme de Dieu qui croit au délire de la race, c'est un néopaïen qui s'ignore et il y a de quoi le caricaturer).

Mais c'est tout, ou presque. Je souris souvent, l'entreprise est originale… mais il manque quelque chose.

Les deux acteurs principaux sont sympa, ils ne versent pas (ou peu) dans la grimace ou l'hystérie pour faire rire. C'est toujours ça de pris. Au présent de l'indicatif, c'est-à-dire avant de se trouver projetés en 1780, l'un et l'autre sont d'assez détestables personnages, non de braves types. Les auteurs ont compris avec Dino Risi que «la vertu à l'écran est ennuyeuse» – en tout cas, qu'elle ne fait pas rire. Pour payer son passage dans le bus, Joël (Thomas N'Gijol) taxe sa propre fille de 10 ans de l'argent dont elle a besoin pour l'école ! Ah, quello mostro !

Mais c'est bien tout, et c'est vraiment dommage d'être passés un peu en dessous de ce sujet en or. Et je mets ça largement sur le dos du versant scénario. Parce que pour le reste, ça va, techniquement, tout ce qui s'appelle image, éclairages et tout, c'est d'un niveau correct, pour une comédie en tout cas, c'est suffisant. Mais il n'y a pas de vrai scénario, c'est une enfilade de vignettes reliées par une idée générale, et les dialogues, qu'on aurait voulus au cordeau et au bistouri, sont mous du genou, souvent sans imagination, et le plus étrange, c'est que le choc des mœurs de 2010 à 1780 donne lieu à pas tant que ça d'occasions comiques.

Alors, c'est loin d'être mauvais, et je suis content d'entendre que ça a plutôt bien marché, mais je reste sur ma faim, il me semble que les possibilités du sujet étaient d'une autre trempe.

Doulce France, il te faut des scénaristes ! Des dialoguistes ! Des gagmen non crédités et sous-payés (voire enchaînés et fouettés) !


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