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La nuit est mon royaume


De droudrou, le 2 février à 19:45
Note du film : 6/6

Encore un grand merci à notre ami Impétueux qui m'a permis de découvrir ce film vraiment intéressant qui sort des courants ordinaires d'autant que les diverses notions de son sur lesquelles Mirco va bâtir sa carrière sont respectées ! C'est très bon ! C'est à découvrir et à connaître ! Il y a un grand message d'espoir car ce que nous découvrons ne restera pas isolé !


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De Impétueux, le 1er février à 17:56
Note du film : 4/6

C'est une histoire vraie ; en tout cas une adaptation sûrement fidèle de la vie de Mirco Mencacci, excellent ingénieur du son italien devenu aveugle à la suite d'un accident dans sa dixième année. Rien ne prédestinait le jeune garçon de Toscane, aux environs de Pise, à l'excellence technique. Il est le garçon unique d'une famille modeste et aimante, excellent élève assez réservé mais bien intégré parmi les camarades de son âge. Il bricole sous la conduite de son père, il travaille, il joue au football ou à colin-maillard (préfiguration peut-être un peu lourde de la suite). Un beau jour d'été, revenu à sa maison pour un petit bricolage, constatant qu'il n'y a personne, fasciné par le fusil de chasse qui trône au-dessus de la cheminée, il escalade un tabouret branlant qui vacille et se dérobe. Catastrophe : le fusil, chargé, lui envoie dans la figure une gerbe de plombs.

Le médecin dit aux parents que leur fils a eu de la chance et qu'à quelques centimètres près, il aurait dû mourir. Mais il ne voit plus guère que des ombres, de vagues lueurs, des silhouettes impalpables. Les parents et l'enfant sont dans le refus, dans le déni : cela se passe en 1970, la médecine, les opérations, les traitements sont capables de le guérir ! Mais non ; il va falloir envoyer le garçon dans une institution spécialisée, à Gênes dans cette Ligurie qui est loin de la Toscane… Et puis il faut bien se résigner et placer Mirco (Luca Capriotti) dans un établissement religieux pour aveugles, dirigé par le rigide professeur Cassoni (Norman Mozzato), lui-même non-voyant.


Pensionnat où se retrouvent dans une atmosphère de discipline autoritaire, marquée par une rigidité religieuse mais aussi par la bienveillance de tous ceux qui entourent le sévère directeur : religieuses, femmes de service, professeurs qui apprennent aux enfants à tisser du raphia ou à devenir téléphonistes. Parmi eux émerge la bien belle figure de Don Giulio (Paolo Sassanelli) qui enseigne l'écriture morse et invite ses élèves à ouvrir davantage, à découvrir littéralement les sens dont ils ne sont pas privés, l'ouïe, l'odorat, le toucher, le goût.


Mirco a eu un peu de mal à se faire une place parmi ses camarades et notamment à éviter l'aversion du petit caÏd Valerio (Andrea Gussoni) ; mais il se lie vite avec un doux rêveur, Felice (Simone Gulli) qui l'initie à tous les cheminements de la maison et aux comportements de la cécité ; car Felice est aveugle de naissance. Il y a là une scène très réussie, très émouvante où les deux garçons étant perchés dans un arbre, Felice demande à Marco, qui les a vues, de lui décrire les couleurs avec les sensations qu'elles donnent : le vert, c'est l'odeur du printemps qui naît, le bleu, le flux de la mer, le rouge, le soleil couchant en été…


Francesca (Francesca Maturanza) est la fille de la concierge de l'institution et sa mère lui interdit strictement de fréquenter les gamins qui jouent à deux pas de sa fenêtre ; mais elle a envie de faire connaissance de Mirco, si différent des autres. Et les deux enfants apprennent à se connaître. Ils ont 10 ou 11 ans et ce qui est remarquablement bien représenté dans le film de Cristiano Bortone, c'est l'absence de toute sensualité dans la rencontre des deux enfants, dans l'immense amitié qui s'établit entre eux, seulement. J'ai eu la chance infinie de connaître cela à l'âge qui est représenté, chance de découvrir une relation sans l'appel charnel qui interviendra plus tard (et de quelle façon ravageuse et dérangeante !!) et je me suis si parfaitement retrouvé dans ce qui n'est pas une relation commune et garçonnière, mais un moment où les différences enrichissent et fertilisent l'éveil des personnalités.

Grâce à cette amitié et à la fierté qu'il ressent d'être apprécié par Francesca, en s'appropriant un magnétophone, Mirco parvient à réaliser des séquences phoniques colorées, subtiles, évocatrices des quatre saisons et à les présenter à l'éventail des professeurs et des parents qui viennent assister à la Fête de l'école. C'est un triomphe. C'est bien qu'il en soit ainsi et. c'est bien que Mirco, dont les dons et les talents sont désormais reconnus, puisse aller vivre sa vie.

On ne sait pas si Francesca le rejoindra un jour. En fait, ça n'a pas d'importance…


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