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Un film dérangeant et atypique


De vincentp, le 23 mai 2013 à 23:07
Note du film : 4/6

4,5/6. Assez d'accord avec cet avis, bien étayé. Shame est un film dérangeant, qui met mal à l'aise le spectateur. Il vise à retranscrire par le langage cinématographique le mal-être du personnage principal, dont nous épousons -un peu gêné- le point de vue, et la perception du monde. Par exemple, la chanteuse de jazz (soeur du personnage principal) chante l'air archi-connu "New-York, New-York" en modifiant et ralentissant son tempo, en y intégrant des fausses-notes. Un monde déshumanisé, matérialiste, bâti à partir d'angles vifs et de couleurs froides (gris-vertes) entoure les personnages (j'ai pensé à l'esthétique de Le samouraï). Des notes d'espoir, toutefois, liées à une ouverture culturelle (la jeune femme noire apporte des valeurs positives).

Certains spectateurs pourront trouver le film long et ennuyeux. Il me semble très subjectivement que le sujet ne se renouvelle pas suffisamment en cours de récit, et effectivement je me suis un peu ennuyé. Shame n'est pas arrangeant dans tous les cas. Un bon film contemporain, de mon point de vue, mais réservé à un public averti, et plus destiné à faire réfléchir (sur nos valeurs, notre société) qu'à divertir.


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De Nicoco, le 30 septembre 2012 à 18:00
Note du film : 5/6

C'est un film dérangeant. Car Steeve Mac Queen – rien à voir avec l'acteur, il s'agit d'un réalisateur dont j'ignore tout mais qui ne semble pas dépourvu de talent – décide de filmer avec élégance la vie solitaire d'un détraqué sexuel confronté à ses pulsions et sa souffrance. Le parti pris du réalisateur est intéressant : l'esthétisme du film, une image bleutée, aseptisée, contraste avec l'abjection du sujet traité. C'est la force de ce film qui ne tombe ni dans la caricature ni dans la vulgarité (bien que certaines images soient très crues j'en conviens).

Un cadre new yorkais, quadragénaire, mène une vie semble-t-il enviable. Il est beau, élégant, vit dans un appartement ulta chic et moderne à New York (magnifique ces larges baies vitrées et cette vue sur les lumières nocturnes de NY). Il gagne bien sa vie, dépense sans compter le soir dans les endroits les plus tendances de la ville.

Et pourtant il est seul. Et pourtant il est malade. Le film touche à l'intime, à ces défauts, ces tares, ces perversions cachées de l'homme. La première scène est en ce sens saisissante : un regard dans le métro, une jeune fille qui s'abandonne un instant, qui se ressaisit quand soudain elle prend conscience que la personne qui ne la lâche pas et qui la poursuit dans les couloirs est peut-être un détraqué. Combien de psychopathes avons-nous nous même déjà croisés, voire même avec qui avons nous déjà entamés une conversation ?

C'est touchant, car Michael Fassbender, Brandon dans le film, prend conscience de sa maladie. Il a honte lorsque son chef découvre que le disque dur de son ordinateur est contaminé par des vidéos pornographiques, lorsque sa soeur (la charmante Carey Mulligan que l'on a déjà croisé dans Drive ) le surprend en train de se masturber. Il souffre aussi lorsque cette même soeur s'envoie en l'air dans son appartement. Il résiste et prend la décision d'aller faire un footing dans les rues nocturnes new yorkaises dans ce qui constitue une des plus belles scènes du film, une course chorégraphiée à la manière d'un ballet. Il craque enfin en déversant verbalement ses pulsions les plus glauques à une adolescente fragile et timide, impressionnée et béate d'admiration, ce qui lui vaudra de se faire tabasser minablement par le petit copain dans un scène poignante faite de flashbacks.

Une très bonne bande sonore en prime. Shame est un très bon film qui vise juste.


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