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Fin de carrière


De Impétueux, le 25 janvier à 23:40
Note du film : 3/6

Érotomane sans mesure, collectionneur compulsif des pires bouquins et photos pornographiques, client assidu des bordels et abonnés aux plus rayonnantes partouzes, membre éminent de la secte immonde scatophile des crouteux, Michel Simon n'en n’est pas moins un des plus grands acteurs français.La chienne L'Atalante, Les disparus de Saint Agil, Le quai des brumes,Fric-frac, La fin du jour, Circonstances atténuantes, La Poison, Panique, La vie d'un honnête homme et même un rôle mineur dans Austerlitz… Et tant d'autres que, pour ne pas grossir le propos, on ne cite pas. Une gueule, une attitude, une tenue, une voix, une présence.

En d'autres termes, un film où il pose en premier plan mérite, il me semble, toujours de l'attention, même s'il est tardif, un peu éloigné de la grande période des années Trente et Quarante. Ajoutons à la présence de la légende Michel Simon les talents débutants de Claude Brasseur et de Jean-Pierre Marielle et la jolie frimousse de Dany Saval qui est bien agréable à regarder, mais qui a bien mieux fait, artistiquement parlant, de se marier avec Michel Drucker que de poursuivre à montrer sa ravissante et stupide insignifiance au cinéma.

Revenons aux faits. Tony le baratineur (Brasseur) sort, punition accomplie, de la prison de la Santé ; il est immédiatement recueilli par son vieil ami Pierrot La tendresse (Simon), désormais première gâchette au service de l'important gangster Maternati. La mission de Pierrot est d'arracher au Baratineur le secret de la cachette où il a dissimulé un important magot, convoité par Maternati. Pour cela, il va employer les charmes de sa pupille Marie la crêpe (Dany Saval), fleur de trottoir ainsi surnommée parce qu'elle trouve toujours que c'est le dernier qui a parlé qui a raison et qu'on la retourne ainsi avec grande facilité.

S'ensuivent des péripéties à la fois niaises et compliquées où tous les protagonistes ne cessent de creuser sous les pas de leurs concurrents des chausse-trapes grossières. Je crois devoir renoncer à les exposer, d'abord parce que, vingt-quatre heures après avoir regardé le film, je les ai déjà oubliées, puis parce qu'elles n'ont pas beaucoup d'importance et ne font pas peser la moindre inquiétude sur le sort évident qui attend Le Baratineur et La crêpe voués d'évidence à vivre heureux et peut-être même à faire de beaux enfants.

Il faut toutefois signaler l'omniprésence des chansons de Guy Béart qui sont diffusées à tous propos et à n'importe quel rythme (y compris valse ou cha-cha-cha) au long des séquences. Béart était à ce moment là presque au sommet de sa notoriété et son talent n'avait pas peu contribué au succès de L'eau vive, précédent film de François Villiers, illustration assez réussie d'un texte de Jean Giono. Dans Pierrot la tendresse en sus de la chanson-titre, il y a les deux charmantes mélodies Le printemps sans amour et Le matin je m’éveille en chantant. Jolies bluettes harmonieuses que tout le monde fredonnait sous la douche ou dans la rue. Rien à voir avec l'abominable rap, si peu civilisé. Gilles Grangier

Et puis le charme assez troublant de Marie Daems, qui aurait pu réaliser une meilleure carrière, après Au p'tit zouave de Gilles Grangier (1950), L'air de Paris de Marcel Carné (1954), l'excellent Charmants garçons de Henri Decoin (1957)… Après son divorce avec François Périer, plus grand chose…

On a tort de ne pas se les rappeler, tous ces gens.


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