Vieux clichés à donfe dans ce film qui se voudrait moraliste dans le problème de l'intégration. Un peu trop facile dans le style et le message . Mais
Kad Merad
n' y est pas ridicule pour autant. Son ami
Olivier Baroux , réalisateur qui rame quand même pas mal depuis leur séparation, sait le diriger . Mais heureusement que les quiproquos évidents dans ce genre là sont assez nombreux pour nous faire sourire car l'ensemble ne ressemble pas vraiment à la comédie annoncée . Ce film est même parsemé de scènes très émouvantes. Et le talent du juif ami de l'arabe,
Guillaume Gallienne
, y est pour beaucoup. Quel immense comédien que ce type là ! Au même titre que la regrettée
Valérie Benguigui
qui apporte sa touche de romantisme. Oui, la comédie prévue se fait attendre et passé la première demi-heure, on ne l'attend plus . Le travail, la famille, les amis et l'amour avec leur cortège d'obligations terre à terre ou spirituelles sont le fond d'un film qui délaisse sa vocation première : nous faire rire . Pour autant, l'humour est bien entendu au rendez-vous même si j'avoue ne pas avoir ri à plein poumons, loin de là . J'ai plutôt été conquise par le côté attendrissant de l'homme qui n'en peut plus de mentir pour plaire à tous. Parents qu'il trahit en se faisant passer pour catholique, patron à qui il ment en lui faisant croire qu'il est
Italien,

amoureuse qui n'aimerait peut-être pas avoir affaire à un arabe… L'alchimie entre les deux versants du film se fait difficile, mal dosée. Seul le bon vouloir des acteurs, excellents, nous fait accepter cette valse hésitation.
Et c'est peut-être ça qui rend ce film un peu bancal. A quoi avons nous à faire ? Une comédie ratée ou un drame un peu trop enjoué ? On ne sait pas sur quel sentiment danser… Mais c'est bien joué, avec des dialogues construits, et des personnages au fond tous très sympathiques. Et on peut donc reconnaître au film une certaine estime et de l’attachement à la vue des efforts suscités par le réalisateur de s’aventurer sur deux terrains assez difficiles que sont l’intégration et la religion. Ça se laisse regarder, ce n'est pas désagréable mais ce sera vite oublié. On passe un moment plutôt sympa, mais pas beaucoup plus. Et puis, avec toujours en tête ce sentiment que
Mérad
ne peut rien refuser à
Olivier Baroux, son ex-acolyte avec qui il a connu le succès . Mais un
Olivier Baroux
qui semble avoir pris beaucoup de retard dans l'ascension vers le talent .L'amitié est une belle chose . Faire confiance est une preuve de courage, être fidèle, un signe de force.
Kad Merad
est très fort …