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Dieux et héros


De DelaNuit, le 30 novembre 2014 à 15:41
Note du film : 4/6

Bien qu'amateur de péplums, je n'étais pas allé voir ce film en salle, par crainte de voir une fois de plus la mythologie trahie dans sa signification et sacrifiée à une succession de bagarres et d'effets spéciaux. Je l'ai récemment vu en dvd et en ai été finalement plutôt agréablement surpris.

Comme on pouvait s'y attendre, la légende est fortement remaniée, les effets spéciaux sont omniprésents et l'action jamais loin. Mais plutôt qu'à une vision simpliste des mythes, on est ici convié à une réflexion sur la façon dont ils naissent et évoluent ensuite. Ainsi que dans la récente version du Choc des titans et sa suite, l'incompréhension des hommes envers les dieux est prégnante mais ces derniers expliquent ici que leur non-intervention en tant que dieux dans les histoires (et donc les souffrances) des hommes est nécessaire afin que les humains conservent leur libre arbitre. Sinon, ils ne feraient qu'obéir par crainte de la divinité.

Par ailleurs, les notions de divinité et d'immortalité sont au coeur du récit car on y voit des dieux mourir (tout au moins dans leur forme incarnée) et la possibilité pour un héros d'accéder par ses actions à la divinité. L'image de la fin de la bataille montrant Zeus (le père), Athéna (l'incarnation de l'Esprit) et le héros qui meurt en tant qu'homme pour renaître en tant que dieu et monter au ciel n'est pas sans évoquer dans un syncrétisme audacieux la sainte trinité chrétienne.

On nous présente une interprétation intéressante de la lutte de Thésée contre le minotaure, mais aussi une sibylle vierge recevant les visions que lui transmettent les dieux. Zeus se promène sur la terre et intervient discrètement en tant qu'humain sous les traits d'un vieillard interprété par John Hurt. Sur l'Olympe, il arbore majestueusement les traits de Luke Evans (Bard dans Le Hobbit, ou rôle titre de Dracula untold).

Henri Cavill, ex Superman (Man of steelf)) est parfait en héros, d'ailleurs le personnage de Superman, issu d'un monde tellement plus évolué, et bien seul parmi les humains qui ne comprennent pas sa différence et d'où vient son pouvoir, est-il autre chose qu'une moderne version d'Hercule ? Mickey Rourke, bien abîmé, fait un retour en force dans le rôle du méchant qui défie le pouvoir des dieux, Isabelle Lucas et Freida Pinto sont bien jolies et même touchantes dans les rôles respectifs d'Athéna et de Phèdre.

Les partis pris de costumes (surtout pour les dieux) et de décors pèsent leur poids de kitsch, mais cela fait après tout bien souvent partie des charmes du péplum. En tout cas, si ce film n'a pas la subtilité d'un Agora ou Alexandre (je parle de la version longue remaniée de ce dernier, nettement meilleure), il est bien plus intéressant que tant d'Hercule et autres Masciste des années 60…


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