Bon : On est chez Arcady. Arcady est juif et pied-noir. Et ça, on le sait depuis l'excellent Coup de sirocco. Après l'arrivée douloureuse des Narboni dans notre pays ( "Il" les avait compris ! ), on a vu les Bettoun qui fêtaient Le grand pardon. Seulement, ce Grand pardon, il dure, il s'éternise dans la filmographie d' Arcady. Ce Grand pardon, il nous le rabâche depuis des lustres maintenant ! Toujours le même et sempiternel folklore ! On a l'impression d'avoir vu ça mille fois. La famille sacrée, sur la vie d'ma mère, aie! aie! aie! mon fiiiiiiiils, et que je te Kipa et que je te Bar Mitzvah et que je te Kippour, que je te tapote la joue à t'en décrocher la mâchoire, les manies et traditions vont bon train et s'éternisent aux sons des chants juifs, par ailleurs magnifiques. Ne manque que la bonhommie et la faconde de Roger Hanin. On se surprend à presque regretter son absence. De plus et encore une fois, on peut remarquer le côté clinquant, "riche", pognon ostentatoire qu'Arcady aime étaler à outrance. Les apparts de magnats du pétrole et les bagnoles qui vont avec. Sans parler de leurs brèmes sublimes. Caterina Murino est un pêché . Le grand pardon numéro…combien ?
Pour autant, ce film n'est pas sans intérêt aucun. Si on a l'impression que la première demie-heure est du remplissage Made in Pied-Noir, la seconde partie nous égrène un suspense assez réussi. Lequel se finira, hélas, dans une pantalonnade de règlement de comptes à la mord moi. Dommage. Pourtant, les méchants de service sont forts méchants d'une part et très bien caricaturés. Et pour ce qui est de la caricature, Bruel se charge de nous en remettre une couche ! Il est le chef de famille, un Maurice Bettoun au rabais mais fait tout pour arriver à la hauteur de son illustre ainé. Et ses échanges avec ses quatre autres frères sont, à mon humble avis, le seul talent de ce film. Leurs différentes façons de vivre sont décrites avec un certain humour, et leur union dans l'adversité est bien envoyée. Une mention spéciale pour Pascal Elbé, qui ne change pas assez souvent sa façon de jouer Droopy mais qui attire d'emblée la sympathie. Il est moralement bancal par rapport à ses frangins comme le film l'est de toutes façons. Parce que cette histoire de vilain petit canard dans la famille passe de la chronique communautaire lassante au polar pas très bien réglé. Suspense, disais-je, oui. Avec même un petit côté dramaturgique assez réussi mais le tout finit en eau de boudin. Pour ça, Le grand pardon avait une autre allure. Ici, Arcady panique pour la fin de son film. La belle famille soudée s' ébroue dans un western idiot qui les dépasse et porte à rire.
Je pense que ce réalisateur qui a fait ses preuves devrait retrouver le chemin de K, par exemple. Laisser tomber un peu "La famille" et ses rites et nous redonner un grand film, digne de ce qu'il sait bien faire. Le grand pardon, c'est fini Alexandre.
C'est loin. Et le multiplier par cinq, ce n'était peut-être pas utile..
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