Au début des années 1980 sort la série documentaire "cosmos", composée d'une douzaine de volets portant sur des thèmes différents -la découverte du système solaire depuis l'antiquité, l'exploration spatiale depuis ses débuts-. Une série relatée par Carl Sagan, astrophysicien américain et vulgarisateur hors-pair de sa discipline, jusque dans des écoles primaires défavorisées de son pays.

La série comporte sans doute quelques défauts : les reconstitutions théatrales de la vie des astronomes du moyen-âge sont un peu datées, idem pour les effets spéciaux explicatifs. De plus, les théories de la discipline ont évolué depuis sur tout un tas de sujets (mais des add-on ultérieurs bienvenus apportent des compléments d'informations). Certains propos naïfs et hatifs de Sagan (qui a alors l'espoir de découvrir des "billions of billions" d'extra-terrestres) sont entrées dans la légende. Plusieurs volets -au coeur de la série- sont par moments un peu austères, et sans doute un peu complexes pour de jeunes adolescents.

Mais ceci est bien peu par rapport aux immenses qualités de Cosmos : un sens inné de la mise en scène, qui joue à la fois la carte du spectaculaire et de la sobriété, pour captiver le spectateur -à partir de 15 ans-, pour mettre à sa portée un nombre considérable d'informations, extrêmement bien synthétisées. Un emploi habile de la musique de Vangelis pour générer de l'émotion. Et au-delà du sujet abordé, le portrait sous-jacent d'un génie véritable, Carl Sagan, habité fièvreusement par son sujet, sorte de Christophe Colomb du XX° siècle, décédé malheureusement précocement en 1996 à l'âge de 64 ans.

Sans doute un must pour comprendre d'ou nous venons, quelle est notre place dans l'univers, et les perspectives qui s'offrent à nous, en matière de compréhension des règles qui régissent celui-ci.

Sous-titrée en français, il ne manque aujourd'hui à cette série mémorable qu'une édition zone 2 pour figurer en bonne place dans les médiathèques.