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Portrait somptueux de l'Inde des années 1960


De vincentp, le 20 novembre 2016 à 23:33
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Revu ce soir sur grand écran en copie restaurée 35 mm par l'Academy Film Archive (située à Hollywood, et dotée de gros moyens). Cet organisme a eu la bonne idée de restaurer 18 films de Satyajit Ray

Mon avis de 2009 concernant Abhijaan est revu à la hausse. J'étais passé à côté de quelque chose… Est-ce du au changement de support (dvd contre grand écran) ? Ce film entre dans la catégorie des chefs d'oeuvres de Ray, et à sa place à mon avis parmi les sommets du cinéma. Ce qui est étonnant est qu'il n'est pas catalogué comme tel aujourd'hui (cf par exemple, les diverses présentations de l'oeuvre de Ray, notamment par la Cinémathèque française, qui met en avant des oeuvres de moindre importance comme "L'intermédiaire").

Je reviendrai sur ce fil avec des arguments étoffés à une heure plus convenable. Il y a beaucoup à écrire sur ce film magnifique, et véritable oeuvre d'art. En tous cas, c'est ma 11° séance consacrée à l'intégrale S Ray en salle, en 19 jours calendaires, et ma première grosse surprise positive.


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De vincentp, le 24 octobre 2009 à 12:51
Note du film : Chef-d'Oeuvre

L'expédition conte les mésaventures dans le Bengale rural des années 1960, d'un chauffeur de taxi d'origine sikh, privé abusivement de licence de conduite. Cette histoire sert de fil conducteur à un récit abordant des sujets multiples : les conflits religieux, économiques, le système de caste, les relations sociales et humaines (entre frères et soeurs, entre amants) de cette région du monde. L'amitié, la haine, l'amour, sous leurs différentes formes, sont déclinés pendant 150 minutes. Mais aussi, des thèmes comme le temps qui passe, l'attention portée aux plus faibles, ou les tentations matérialistes…

Comme dans les autres films de Satyajit Ray, on passe du rire aux larmes en quelques secondes, de moments de désespoir à des instants plus optimistes. Parfois un arrière-plan dévoilant la silhouette d'une jeune fille -et son regard inquiet- contredit une émotion contraire d'un personnage situé au premier plan. On observe une figure type du cinéma de Ray : deux personnages, l'un situé au premier plan, l'autre en arrière-plan, tournant lentement sur eux-mêmes, mais en sens contraire, pour signifier un écart de ligne psychologique entre ces deux personnages. Comme à son habitude, le cinéaste module les idées portées à notre regard, par des dialogues très élaborés, par moments à portée philosophique -ceux-ci sont situés plutôt en fin de séquence, après un développement thématique-, et une musique évocatrice de sentiments et d'émotions, le tout intégrant le spectateur comme un acteur à part entière du récit.

Un message humaniste traverse L'expédition : l'être humain est montré comme disposant de grandes ressources, physiques et morales, d'une capacité de tous les instants lui permettant de franchir des obstacles de taille importante, de triompher des forces obscures se dressant devant lui, pour en sortir grandi. Une image symbolise le sens du récit : un rocher noir, posé sur un autre rocher de manière quasi-surnaturelle, bloquant l'accès à la lumière, à la vérité, à la plénitude.

Peu connu, mais on se demande bien pourquoi, Abhijaan est une œuvre magnifique, abordant brillamment des thèmes universels et intemporels, mettant en évidence le talent hors-norme de Satyajit Ray, incontestablement l'un des plus grands cinéastes du XX° siècle.

  • > Edition dvd de qualité publiée par Epicentre films

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