3,6/6. Oeuvre avant-gardiste, réalisée en 1967 par Nagisa Oshima, Été japonais: double suicide fait partie des œuvres absconses du cinéma. Oshima semble vouloir dépasser Godard dans le domaine du langage cinématographique conceptuel. Le propos du cinéaste est contestataire, ses personnages étant en révolte contre les normes comportementales du Japon (allant jusqu'à tirer sur de paisibles policiers). Mais s'il n'y avait que cela… Le langage cinématographique se veut à l'unisson des idées des personnages et multiplie les plans non conventionnels. Des formes alliées à des sons, dans un ensemble souvent très élaboré et bizarre, sollicitent la pensée du spectateur, à qui on demande un effort constant de traduction de concepts et de symboles. La jeune fille à qui on repeint la main, par exemple, dans des toilettes publiques, possède selon les propos introductifs du dvd par Charles Tesson une dimension symbolique. Je n'ai pas trouvé laquelle…

Ce film me parait plutôt réussi (la photographie et la qualité des plans captent l'attention du spectateur, il y a malgré tout une progression dramatique). Intéressant car sortant complètement des sentiers battus. Outre celle de Godard, l'influence de Antonioni (L'éclipse) est évidente.

Il est à réserver à un public très averti : celui qui arpente les expositions d'art moderne en poussant des exclamations favorables à chaque barbouillage abstrait… Monsieur et madame Michu, adeptes de Taxi ou Camping, passeront leur chemin.