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J'allais voter pour un dvd de ce film mais


De vincentp, le 25 juillet 2008 à 23:13
Note du film : 6/6

Je suis un peu moins admiratif que notre ami Cormega, mais oui, c'est un beau film, avec un bémol concernant le scénario, un peu alambiqué. Quant à Setsuko Hara, qui n'a pas trouvé sa place chez Kurosawa (les deux artistes n'étant pas visiblement complémentaires), signalons qu'elle vient de fêter le 17 juin dernier ses 88 ans, ayant arrêté le cinéma depuis maintenant près d'un demi-siècle. Un des derniers témoins encore en vie de la glorieuse période du cinéma japonais d'après-guerre, et une étonnante destinée.


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De Citizen Dave, le 22 août 2006 à 21:05
Note du film : 6/6

Dans L'Idiot de Kurosawa, on retrouve un peu me semble-til de la dramaturgie du cinéma allemand (Munrau ou Lang).

Ainsi, à la fin de la première partie, l'idiot a échangé les talismans avec Toshiro Mifune. Mais celui-ci qui a emmené avec lui l'égérie qu'ils ont en commun se trouble et lui dit que la femme lui appartient, puisqu'elle aime l'idiot de coeur. Toshiro Mifune est pris d'accès de rage et de folie. On comprend qu'il a échangé le talisman par une naissante amitié qu'il ignore, mais qu'en même temps, dans sa conscience, il s'agit d'un geste de préservation pour ne pas être poussé au meurtre. En échangeant les talismans, il s'est engagé moralement à veiller sur l'idiot. La stratégie dont il a conscience prend mal. Toshiro Mifune s'écrie: il ne peut plus rien nous arriver, maintenant qu'on a échangé les talismans. Il s'enfuit derrière sa porte et regarde l'idiot partir à travers le judas. Le regard de Toshiro est hallucinant et se surimpose aux images suivantes.

L'idiot part dans la neige, un peu transi et affolé. Tout monte alors en crescendo. Cela démarre avec un effet de bruitage exceptionnel. Les chevaux qui dépassent l'idiot sont chargés de clochettes. Les clochettes signifient la montée d'angoisse obsessionnelle chez quelqu'un que nous savons idiot par traumatisme cauchemardesques. L'agression sonore relaie le plan des yeux de Toshiro, puis se voit accentué par les images (gros plans sur les clochettes, images qui tremblent, successions rapides de plans différents, jeu d'acteur qui se bouche les oreilles et par-delà symbolique de la conscience blessée, agressée, enfin jeu de défilement des chevaux très accentué sur la droite de l'écran, dépassement à gauche pour l'idiot.

Du grand art.

Ensuite, l'idiot va se retrouver dans la musique réconfortante et gaie d'un café. Il boit un thé je crois et voit quelqu'un surgir dans la glace de la vitrine. Mais l'image nous donne le reflet seul de la table. Effrayé, l'idiot s'enfuit. Dans le reflet de la table, nous avons vu Toshiro.

Le jeu continue en se fondant sur le blanc de la neige, le noir de la silhouette de Toshiro, de la nuit, etc. Ou bien nous avons les ruptures chaotiques de lk'errement et course dans les rues.

Enfin, nnous avons la scène du couteau. Nous sommes à l'intérieur de la vitrine, l'idiot face à nous qui appuie son doigt à la vitrine pour toucher la point de l'un des nombreux couteux agressifs. Il croit se couper et part en criant.

Dans la pension Kayama, devant l'entrée, la porte se referme. C'est le dur Toshiro. Mais là un grand moment de cinéma avec la crise de l'idiot.


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