Les années 80 ont marqué bon nombre de cinéphiles amateurs du film d'horreur : entre l'avènement de Jason Voorhees avec Vendredi 13, La Revanche de Freddy et Pinhead, créé par Clive Barker, les fans du genre étaient comblés. Pourtant, en 1988, un jeune scénariste nommé Don Mancini décide de s'imposer avec une histoire originale et effrayante, celle d'une poupée tueuse. Peut-être et sûrement s'est-il inspiré du sixième épisode de la troisième saison de la série légendaire La quatrième dimension intitulé La Poupée vivante. Poupée qui, sans être aussi laide que notre Chucky possédait les mêmes pouvoirs maléfiques. C'était en 1963. Ainsi donc, 26 ans plus tard, nait Jeu d'enfant, véritable moment de frayeur brillamment mis en scène par l'excellent Tom Holland (Vampire, vous avez dit vampire ?). Le scénario, inventif et inédit, propose donc au début un whodunit quelque peu prévisible mais superbement imaginé, le spectateur se doutant que le premier meurtre est orchestré par la poupée tout en gardant le suspense intact. S'en suit donc une véritable histoire soutenue et terrifiante jusqu'au moment culte où la mère du jeune Andy découvre que les piles qui alimentent la poupée sont encore dans la boîte. Un passage mémorable qui a de quoi donner des frissons.

Niveau réalisation, Holland assure une mise en scène étouffante, glauque et inquiétante, ne montrant pas totalement la poupée en action, proposant plutôt une évolution progressive jusqu'à la révélation finale encore une fois prévisible mais toujours aussi impressionnante. Brad Dourif arrive à insuffler à Chucky une personnalité répugnante grâce à une voix diabolique, mêlant vulgarité et sarcasme. Insultes, doigts d'honneur, crachats, rien ne manque au charme de cette poupée. Premier film d'une pentalogie très inégale, Jeu d'enfant n'est peut-être pas le meilleur opus de la saga mais conserve toujours autant de moments forts qu'à sa sortie. Mais il faut signaler que ce Jeu d'enfant est un peu comme Inculpé de meurtre, pour la saga Columbo. Il n'était pas prévu de suite. C'est le succès de ce film qui a incité plusieurs auteurs et metteurs en scène à donner à cette poupée diabolique un fils, une fiancée et trois autres aventures sanglantes. Une révolution dans le genre et une figure iconique monstrueuse, Chucky étant depuis rentré dans le panthéon des tueurs au cinéma.

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