4,8/6. Très, très étonnant long-métrage réalisé par Jacques Rozier en 1973. Il semble être le résultat d'un mixte de Husbands (par la liberté de ton, l'emploi des gros plans, le trio féminin) et de Les petites marguerites (par l'impertinence des jeunes filles). Ou être à mi-chemin du cinéma de Rohmer et de Godard. Du côté d'Orouet ne suit aucune convention, et semble avoir été improvisé dans une certaine mesure en cours de tournage. Il parle du temps présent, du passage du temps, des utopies de la jeunesse, des relations homme-femme et sociales. Il donne à réfléchir. Certaines images en bord de mer sont magnifiques et sollicitent les sens du spectateur. Cette histoire est bien contée, et la présence de Bernard Menez -excellent-, dans un rôle très ambigu, confère à ce récit une certaine profondeur dramatique. Mais 2h30, c'est long… et on se demande par moments ou Rozier veut en venir. Il y a des longueurs évidentes. Une sorte d'OVNI aujourd'hui à réserver à des cinéphiles chevronnés…

Je retiens surtout pour ma part de Du côté d'Orouet des moments magnifiques, exceptionnellement bien réalisés, et très émouvants (vers la fin du film). Pas de doute, Rozier peut être inclus dans la liste restreinte des grands cinéastes du cinéma français.

Nb : on ne peut que regretter une image insuffisamment restaurée pour l'édition dvd. Ce film mérite mieux !