Pendant tout le film, on se dit que le destin de cette Giogianna ressemble trait pour trait à celui de lady Di, et que The duchess n'est qu'une transposition de son histoire, au 18ème siècle. Et puis on apprend que la jeune dame, qui a réellement existé, était une aïeulle de la "Di" en question, et toute interrogation est dissipée.

Film d'époque très "BBC", extrêmement soigné, à la photo délicate et évocatrice, aux décors impeccables, The duchess doit beaucoup à son casting judicieux : Keira Knightley, dont le jeu s'affine de film en film, idéale en jeune femme intelligente, cloîtrée dans les interdits de son époque, et suffocant peu à peu dans une vie sans amour, et Fiennes, la bonne surprise du film, parfait en duc au regard éteint, ennuyeux à mourir. On voit aussi Rampling, dans son premier rôle de femme âgée, en mère inflexible.

The duchess n'est pas un grand film, mais une oeuvre subtile, comme une miniature finement ciselée, dont il faut accepter le rythme lent, et le foncier pessimisme. Dans la lignée de Orgueil et préjugés (avec la même comédienne), c'est un cinéma hors modes, que seuls les Britanniques maîtrisent à la perfection.