4,5/6. Œuvre inachevée du cinéaste polonais Munk, décédé accidentellement en cours de tournage, en 1961. Il était alors une figure de proue du cinéma polonais (et perçu comme un artiste majeur de son pays, comme le met en évidence un reportage de la télévision polonaise joint en bonus du dvd). La passagère relate quelques épisodes romancés mais proches de la dure réalité du camp de Auschwitz. La psychologie d'une gardienne et de ses prisonnières est très bien évoquée par le cinéaste et ses collaborateurs. La mise en scène de Munk est de grande qualité. Esprit d'analyse et de synthèse, sens de la progression dramatique, variété et pertinence des plans et des aspects sonores, qualité de la direction des acteurs. Ce moyen-métrage offre comme intérêt également d'intégrer toutes les caractéristiques du cinéma de la modernité des années soixante (ambiguïtés et zones d'ombre) dans un contexte historique de 1945. Un aperçu intéressant de la perception du sujet de la Shoah par des Polonais, aussi.
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