Ah, tabarnac ! Comme pour La Neuvaine, alors. (Dans un style un tout petit peu différent). Mais je comprends : il fallait garder de la place pour Incontrôlable, pour Taxi 4…

Bien que ce film ne réinvente pas la roue – sans jeu de mots ! – je suis content de savoir qu\'il a eu droit à sa petite sortie en France. Ce genre de film situé dans le milieu des courses d\'auto illégales peut se tailler une clientèle (surtout ado) sur toutes sortes de marchés. Nitro, à tout prendre, vient jouer dans les plates-bandes de Luc Besson. Why not? Et en plus, il y a Lucie Laurier (dont je n\'écris le nom qu\'en tremblant sauf que ça ne paraît pas vu que je suis un clavier) et Bianca Gervais ! Que demander de plus ? Cependant, j\'essaie de me rappeler quel président américain parlait de \"marcher et mâcher de la gomme en même temps\" ? Parce que à force de vouloir faire un \"film d\'action\" à tout prix – genre dans lequel le cinéma québécois gagnerait à s\'aventurer plus souvent – on y marche, on y roule plutôt, à tombeau ouvert, mais en oubliant de mâcher son chewing gum. À quoi ça sert par exemple d\'aller chercher Raymond Bouchard – un excellent acteur même s\'il a été président de l\'Union des artistes – dans le rôle du père du héros si c\'est pour lui mettre dans la bouche ces répliques de téléfilm boboche ? Les personnages en général sont sous-développés, sauf peut-être le méchant qui prend une sorte d\'épaisseur grâce au jeu surprenant du comique Martin Matte dans un contre-emploi. Et la construction de personnages, c\'est l\'affaire des scénaristes. Dans nos journaux, on lit régulièrement que ce qui manque le plus au cinéma québécois, ce sont des scénaristes, et c\'est ma foi assez vrai. Nitro 2 est en préparation. D\'un côté, je suis content; de l\'autre, je songe à envoyer au scénariste une copie de Goyokin (que j\'attends incessamment) ou tel autre vieux chambara, pour qu\'il voie de ses yeux que de s\'attacher aux personnages n\'est pas un monopole du méchant \"cinéma d\'auteur\", bien au contraire : plus les personnages d\'un film sont construits et vivants, plus l\'action te poigne aux tripes. Alors que là, ça donne plutôt l\'impression de personnages de TV perdus dans l'écran large…