Le film est visuellement soigné, réalisé par un artisan doué. La peinture du milieu de la mode ne manque pas de mordant.
Néanmoins l'ensemble reste décevant: le film emprunte certains procédés aux "giallis" de la même époque, notamment frissons de l'angoisse de Dario Argento, ainsi le tueur à l'arme blanche tout de cuir vêtu ou scènes de meurtre filmées en caméra subjective mais de façon beaucoup moins baroque et beaucoup plus aseptisée que dans les meilleurs thrillers italiens.
Le plus gros souci reste le manque d'intensité de l'intrigue: on s'ennuie parfois, la romance entre Laura Mars-Dunaway et le flic Tommy Lee Jones est franchement mièvre, le coup classique des coupables en puissance vite disculpés ne marche guère ici, jusqu'à la fin pas du tout convaincante, et visiblement fort éloignée de ce qu'avait prévu le script initial.
Le film souffre d'un côté bâtard: le scénario de John Carpenter, où l'on reconnaît les obsessions chères au cinéaste semble en conflit avec la mise en scène sage d'Irvin Kershner. D'où un résultat mitigé malgré cet indéniable plaisir à voir autant de talents réunis pour une série B fantastique luxueuse.
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