Note ajustée : 4.5/6 Et bien moi j'ai bien aimé ce thriller d'espionnage. J'ai trouvé Clive Owen convaincant et charismatique. Tom Tykwer multiplie les plans larges, nous montre le héros comme une minuscule silhouette perdue au milieu de blocs de béton et de structures de verre gigantesques.

Il réussit bien à nous montrer la déshumanisation de ces immenses buildings anonymes où circule l'argent sale, de cette multinationale corrompue jusqu'à l'os. La séquence de fusillade au musée Guggenheim, au demeurant très efficace et admirablement mise en scène, manque malheureusement de vraisemblance et vient contredire ce qui était jusque là un thriller sombre et surtout axé sur les protagonistes.

Tension des dialogues (la séquence où Clive Owen discute avec Mueller Stahl avant de demander à Naomi Watts de se retirer de l'enquête), tension des scènes d'action (l'attentat à Milan), tension palpable à chaque seconde….

De l'action, du suspense, des émotions fortes. Que demande le peuple ?

Et puis pendant qu'on nous sert cette sauce apparemment bien clairette, le très réputé suspense bancaire Kin'yû fushoku rettô: Jubaku demeure toujours hors d'atteinte…

Pas bien brillant, tout cela… Plongée se voulant sulfureuse, dans le monde des banques internationales, nettoyeuses d'argent sale, et occasionnellement marchandes d'armes (pour contrôler la dette, comme on nous l'explique laborieusement), L'enquête n'est qu'un pâle thriller tourné aux quatre coins de l'Europe, avec son lot de poursuites dans des sites touristiques photogéniques (comme dans Ronin), et un morceau de bravoure infiniment trop étiré (la fusillade au musée Guggenheim). On s'ennuie vite, le film ne décolle jamais, les personnages sont inconsistants, et le format Scope très mal utilisé. Le pauvre Clive Owen passe de scène en scène, l'air hagard, Naomi Watts fait une figuration sans substance, et d'ailleurs les auteurs ont visiblement du mal à maintenir son personnage dans l'action. Et le grand Mueller-Stahl s'ennuie ouvertement en vétéran de la Stasi.

L'enquête se voudrait dans la lignée de Syriana ou Lord of war, mais par la platitude de sa mise en scène, et la naïveté de son propos, reste au ras des pâquerettes, et n'est au fond qu'un gentil polar multinational, qui a au moins permis à ses stars de voyager à l'oeil, dans les grandes capitales européennes. On est bien content pour eux…