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De bastien, le 1er février 2004 à 12:32
Note du film : 5/6

"Souvenirs Gouttes à gouttes" si ça vous dit de le traduire littéralement en français. Ce n'est pas le plus accessible des Ghibli, ce qui n'en fait pas un film forcément difficile à suivre, loin de là. Seulement les considérations sociales et économiques de la vie rurale japonaises occupent une place certaine, ainsi qu'un rapport ville/ campagne assez particulier.

Il n'en reste pas moin qu'on s'attache très rapidement à l'heroine, Taeko, célibataire citadine de 27 ans qui part travailler chez des agriculteurs pendant ses vacances. Dans sa tonalité et ses personnages, le film de Takahata peut rappeler Ozu, mème si ça diffère fortement question mise en scène.

On sait que Takahata est prioritairement metteur en scène et n'a pas les backgroud en dessin d'un Miyazaki, c'est donc sur ce plan que le film est particulièrement beau, pour retranscrire ces paysages ruraux, ces champs de fleur… Le réalisme des personnages et de cette mise en scène a souvent fait dire que Takahata aurait tout aussi bien pu faire ses films en live: autre doigt dans l'oeuil. Si dans "Le Tombeau des Lucioles", le dessin empèche au drame d'être trop insupportable et permet d'utiliser les fantômes des personnages, c'est ici la confrontation du passé et du présent qui se trouve renforçé. Takahata peut mettre sur le mème plan les deux niveaux, souvenirs et mouvements présent, confronter l'héroine à son double de CM2 dans le mème plan, supperposer les actions; la mémoire se trouve représenté comme une chose concrète, et l'abstraction de ces notions peuvent s'incarner avec la plus grande fluidité. La scène finale est à ce niveau un des chefs d'oeuvre du studio.

"Omohide Poroporo", c'est aussi un regard amusé vers une période de l'enfance, 11/12 ans, bourré de justesse et de nostalgie amusée. Que ce soit des tubes japonais des années 60 (la bande son du film est très exigeante, voir l'utilisation de chants hongrois) ou les moments de vie scolaires et fammilliaux: le prétendant caché, l'explication des règles, les caprices, les divisions de fractions ou le théâtre… D'un point de vus stylistique, ces souvenirs sont parfois associés à l'esthétique du shojo (manga pour fille) dans les moments de bonheur de la petite Taeko, ce qui permet quelques poussées un peu plus surréalistes. Takahata orchestre tout ça à la baguette, et délivre un film mature et foncièrement adulte.


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