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Critique


De dumbledore, le 27 août 2004 à 18:34
Note du film : 6/6

De tous les films de ce grand réalisateur (un peu sous-estimé mais en voie de réhabilitation) qu'est Samuel Fuller, Quarante tueurs est sans doute le film possédant la mise en scène la plus magistrale, la plus flamboyante et la plus libre qui soit.

Cette liberté est celle du ton, mais aussi du traitement à l'intérieur d'un genre cinématographique qui avait tendance déjà à ce rigidifier sur ses codes tant narratifs, psychologiques que visuels : le Western.

La force de Samuel Fuller est de prendre tout d'abord une histoire classique dans le Western, celle de trois frères pistoleros qui arrivent dans une ville sous domination d'un chef de ranch dont un frère trop jeune, trop fou commet un crime. Personne dans le village n'a le courage de l'arrêter. Les trois nouveaux venus s'en chargeront. A ce classicisme, il impose une mise en scène hérités des deux genres dans lequel il est le plus à l'aise : le film de guerre et le polar.

Le début du film, magistral montre ainsi une carriole – avec nos trois frères à bord – qui avance doucement sur une route calme. Soudain, un bruit lourd et sourd. Ils lèvent la tête et voit arriver l'héroïne et ses quarante cavaliers comme escorte. Ils frôlent la carriole, rend le cheval fou, avant que l'orage passe. Scène unique dans le western, mais commune dans un film de guerre. Une sorte de petit avion qui se ferait dépasser par une flotte impressionnantes de bombardiers ou de chasseurs en somme.

La mise en scène ose bien d'autres effets. L'utilisation notamment d'un plan ultra-serré des yeux lors d'un duel, qui préfigure Sergio Leone avec une fin de duel étonnant. Ou bien encore une ellipse radicale d'une jeune mariée en blanche passant d'un plan à l'autre en une veuve toute de noire vêtue. Simple mais tellement efficace.

Fuller sait être également moins tape à l'œil avec notamment un sublime plan séquence digne de Citizen Kane. En un plan, on voit l'action d'un homme (le bras droit de Jessica Drummond) faire les actions les plus courageuses de sa vie (oser tirer sur son rival, oser avouer son amour pour sa patronne) et évoluer jusqu'à la pire lâcheté : se suicider. Le parcours d'un homme en un plan.

Le film noir se retrouve au niveau des personnages. Le duo de tête, surtout, sont deux figures tragiques au sens de la tragédie grecque mais également du film noir. Ce sont des êtres hors la loi, dans une Amérique en évolution, presque des dinosaures en somme. Ils sont attirés l'un par l'autre, mais des forces qui les dépassent (lui doit arrêter le frère de celle qu'il aime et elle doit défendre son frère contre celui qu'elle aime) les poussent à s'affronter et à se séparer.

Ce troisième western de Samuel Fuller est également une parfaite maîtrise de ses personnages. Crépusculaire dans le fait qu'ils sont d'une autre époque, ce qui préfigure la mort du western (avant Sergio Leone, et autre Sam Peckinpah), il met également en avant les personnages féminins. Car ce macho de Samuel Fuller est finalement dédiés aux femmes plus qu'il ne le laisserai entendre. Elles sont là pour sauver les hommes et sauver la société également. C'est le cas notamment dans Naked Kiss ou bien encore Le port de la drogue.

Samuel Fuller féministe ? Allez savoir !


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Avis


De Crego, le 10 mai 2004 à 13:45
Note du film : 4/6

C'est dans ce film que le méchant prend l'héroïne en otage à la fin et s'en sert comme bouclier. Pour régler le problème, le héros tire d'abord sur la fille et ensuite sur le méchant. CQFD… Fuller avait toujours une ou deux trouvailles de ce style dans chacun de ses films. Et China gate et Run of the arrow, au fait ?


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