Nous pouvons toujours nous demander jusqu'à plus soif à quoi sert ce genre de cinéma . Pourquoi, comment, et quoi et qu'est ce . Il sert à être vu. Rejeté par quelques uns, apprécié par certains, indispensable pour d'autres. La lune de Georges Méliès, se prenant une fusée dans l'orbite semblait déjà, à l'époque, nous faire un clin d'oeil et nous dire : "- Vous ne savez pas ce qui vous attend…-". Dans l'immense aventure cinématographique qui débutait dans la magie drôlatique, peu de place était réservée à ces extrêmitées là. Mais le temps a passé. La vie, les moeurs et les besoins de chacun de se projeter dans quoi bon lui semble ont prit le dessus de façon parfois pathétique. Et moultitudes de "vies", dont Truffaut disait que si il avait aimé la sienne, il n'aurait jamais fait de cinéma, ont vu le jour. Parmi elles, au milieu de millions d'autres, cette folie futuriste.

Une prison hors du temps (doux euphémisme), que l'on pourrait situer sur Saturne ou Mars. Les accidentés de la vie se sont vus retirer leurs permis de grand air et se retrouvent dans un curieux Zoo humain oû survivent à plat ventre les restes de ceux qui n'en sont pas encore mort. Un scénario bien ficelé, trainant avec lui (et bien evidemment) un innocent incarcéré injustement, ne nous lache pas une seconde et nous tient bien en haleine jusqu'au bout. Démentiel, ahurissant, insensé, délirant, ce film ressemble véritablement à un jeu vidéo comme les gamins en raffolent. Entièrement (ou presque) tourné dans des tons allant du gris au cuivré, sans la moindre couleur vive, il nous semble jouer avec ces morts-vivants sur une très vieille télé.

Pour du lourd, c'est du très lourd. Jason Statham et sa tronche à inciter aux excuses à longueur de temps ne fait plus Le transporteur. Il est passé au stade de Canardeur. Car dans cette prison, une directrice aussi perverse que jolie, Joan Allen, organise des courses de voitures, ou plutôt d'engins futuristes, ou tout est permis, autorisé et même fortement encouragé ! Il faut que ça saigne, que ça cascade, que ça brûle, explose et meurt si possible. En contrepartie, le vainqueur est libéré. Et elle, très largement rémunérée via Internet puisque la course est suivie par des millions d'Américains. Paul W.S. Anderson est sa bobine d'adolescent retardé a bien manigancé son coup, qui n'en rate pas une de faire pêter dans tous les sens tout ce qui vit, roule ou cause. Et les courbes les plus dangereuses ne sont pas que sur le circuit…

Des gueules cassées à jamais, des trognes qui feraient pleurer les héros de Massacre à la tronçonneuse, des bastons bien sonores qui resteront d'anthologie, et des courses poursuites absolument hallucinantes ! Les voitures équipées de lance-roquettes, lance Napalm, mitrailleuses en tous genres et carrossées comme des tanks foncent à travers des couloirs pleins de pièges tendus par la direction, dès fois que le spectacle deviendrait mou… C'est Dément !! J'avoue être resté collé à mon fauteuil, me demandant ce que je voyais. Les neuf/dixièmes du film sont consacrés à ces courses endiablées ! On est dans l'énorme ! Un côté très futuriste genre Mad Max, terminus et autres étrangetées du cinéma d'anticipation. Un mot, un seul : Efficace ! Très efficace ! J'assume. Surtout que côté bombes et autres explosifs, la très carrossée libidineuse Natalie Martinez est peut-être la bombe la plus incendiaire du film !

Elle est comme une rose sur un tas de fumier, et semble ne pas avoir d'odôrat du tout. En résumé, entre Elle, la psychologie des détenus, la castagne et le côté bourrin de la pyrotechnie incessante, nous ne sommes pas amené à évoquer Bernard henri Lévy. Et mon Dieu, tant mieux. Que viendrait' il faire dans cette galère, à part tâcher sa belle chemise. Quoiqu'un bon coup de boule de Jason Statham dans sa tronche de cake…Mais bon ! (avis très personnel)

J'ai aimé. J'ai du mal à m'en remettre mais j'ai aimé. C'est très Américain. Taxi, chez nous, ça fait un peu PlayMobil. Au même titre que la navrante saga des Fast and Furious qui ressemble au Grand Meaulnes à côté ! Et puis ? C'est excellent. Pas tous les jours ( oh non ! ), mais de temps en temps. Au fait, il me reste combien de points sur mon permis ?