C'est ma foi vrai ! Van Der Graaf Generator à l'ombre tutélaire de Coltrane, voilà qui n'est pas pour me déplaire…

« Schématiquement, VDGG se situait à l'inusitée confluence du Velvet Underground et de John Coltrane. »

Voilà qui est fort bien résumé. Ce qui est particulier toutefois, c'est que les lignes de saxophone ne s'enchaînent vraiment pas selon une logique "jazz". Peut-être qu'un peu de Boleas Panic (rare exemple d'instrumental par VDGG, sans recours à la voix)'' pourrait illustrer mon propos  ?

[http://www.youtube.com/watch?v=QWaHNjCk1(..)]

J'ai vu dernièrement cette nouvelle version du classique Le jour où la terre s'arrêta. Et bien je vous avoue l'avoir trouvée sympathique.

J'aime beaucoup la version de 1951 avec Michael Rennie et Patricia Neal, et je craignais donc le pire, un festival d'effets spéciaux jouant la surenchère visuelle en surfant sur la peur des aliens, comme Independance Day, qui m'avait semblé lourd, ou La guerre des mondes de Spielberg, que j'avais trouvé décevant.

Ici au contraire, j'ai été plutôt agréablement surpris. Oh, je ne tiendrais pas ce film pour un chef d'œuvre, mais je trouve que le scénario d'origine est globalement bien respecté, les effets spéciaux pas trop envahissants, et les acteurs bien dans leur rôle.

La physionomie de Keanu Reeves et son expressivité réduite conviennent bien au personnage de Klaatu dont la forme humaine n'est pas ici la forme d'origine, mais un corps emprunté pour communiquer avec nous. Son détachement n'est pas sans rappeler son rôle de prince philosophe dans Little Buddha de Bertolucci.

Quant à Jennifer Connelly, elle est charmante, d'une beauté naturelle et spontanée comme l'avait été Patricia Neal en 1951.

Quelle joie de constater que cette délicieuse comédienne aussi talentueuse que discrète, connue dès son adolescence dans Phenomena ou Labyrinthe, est toujours dans le circuit.

Notons au passage que le message de l'extra-terrestre a changé :

Dans les années 50, en pleine guerre froide, il venait avertir les humains que leur agressivité et leur politique belliciste les faisaient redouter des autres planètes, qui n'hésiteraient pas à détruire la terre pour sauvegarder leur propre sécurité si les hommes ne changeaient pas.

En 2008, le discours de Klaatu est différent : les humains on la chance de vivre sur une planète au potentiel vital rare dans l'univers. S'ils continuent à la maltraiter, la polluer, se comporter en irresponsables, la terre disparaîtra. Mais si la race humaine en est éradiquée, la terre pourra survivre… La menace n'est donc plus ici de détruire la planète mais seulement la race humaine.

En tout cas, j'ai pu constater que ce message n'a pas été entendu par les ados et les jeunes gens qui se trouvaient à mes côtés dans la salle de cinéma. Non contents de grignoter bruyamment du pop-corn pendant tout le film sans la moindre notion de savoir vivre (on se demande pourquoi on met au point des bandes sonores aussi élaborées vu les chuintements continuels de pop-corn dignes des crachotements de vieilles bandes sons de films usés !), ils sont sortis de la salle en la laissant comme d'habitude jonchée de saletés en tout genre…

Eh oh, les gamins ! L'avenir c'est vous ! Finalement, l'avait peut-être pas tort, l'extra-terrestre… ?