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Décevant à force de trop vouloir


De Impétueux, le 20 mai 2013 à 10:16

Merci de l'information ; je me disais aussi que conserver les personnages et, surtout l'esprit aiguisé des deux premiers volets était une gageure risquée…


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De Arca1943, le 20 mai 2013 à 04:20
Note du film : 3/6

Sur le fil des Invasions barbares, Impétueux écrit: «  J'apprends d'ailleurs fortuitement qu'Arcand a tourné en 2007 ce qu'il considère comme le volet terminal de sa réflexion, L'âge des ténèbres (dont je n'ai jamais entendu parler) : le titre dit bien que la boucle est close. »

Assez mal close, malheureusement. L'Âge des ténèbres est un flamboyant échec. C'est la suite thématique des deux précédents films, mais pas du tout la suite narrative, on n'y retrouve pas les personnages du Déclin et des Invasions (sauf un bref passage de Pierre Curzi) ni d'ailleurs une vraie colonne vertébrale dramatique. C'est une satire qui croule littéralement sous le nombre de ses cibles (et sous un casting qui est l'équivalent franco-québécois de celui du peu mémorable Voyage des damnés) et s'enferre dans le piège du contenu : croire qu'en avoir long à dire revient à en avoir long à narrer, sans réel souci d'entraîner le spectateur à sa suite, un peu comme d'autres tombent dans le piège de la forme. Le savant équilibre des deux autres films n'est pas du tout au rendez-vous et ça fait davantage "cinéma d'auteur" ou "film de dénonciation". Enfin bref, Arcand est coutumier de ces échecs ponctuels, sont œuvre (fort éclectique) a toujours été en zigzags. J'y vois pour ma part le danger d'être son propre scénariste, auquel on comprend qu'il ait succombé, vu les résultats obtenus précédemment.

Quand L'Âge des ténèbres est sorti au Québec s'est déclenché un véritable hallali contre le film, qui par moments frisait l'hystérie. Ses rares défenseurs ont alors habilement suggéré que le satiriste Arcand frappait là où ça fait mal, que si journalistes et critiques étaient si enragés au fond c'est qu'ils étaient ulcérés qu'on montre le Québec sous cet angle, se sentaient visés, preuve que le film était efficace, ta-dam ! Mais là aussi, c'est le piège du contenu. Le fait est que ce film "ne lève pas", tout simplement. Je crois aussi que Marc Labrèche, très prisé ici pour son humour cinglant qui semble bien aller avec celui d'Arcand, n'est pas un véritable acteur de cinéma, en tout cas pas de la taille de l'équipe du Déclin, et que son personnage reste trop unidimensionnel pour que ses tribulations donnent autre chose qu'une litanie amusante au début mais vite assez monotone de tout ce qui ne va pas.

Reste que bien des bonnes blagues satiriques surnagent, en particulier le démolissage de la political correctness (au ministère où travaille notre piètre héros, on ne doit pas dire "Noir" mais "personne d'origine équatoriale")

En tout cas, le fait que le film ne soit même pas sorti en France – semble-t-il – en dit long. Par contre, je remarque qu'en France, vous avez Jésus de Montréal en DVD, qui lui est un très bon film.


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