4,5/6. Rythmé, violent -pour l'époque-, mais aussi romantique,
La clé de verre
réalisé par
Stuart Heisler en 1942 est une adaptation très réussie du roman noir de
Dashiell Hammet.

L'univers de Hammet est assez proche de celui de
Raymond Chandler.

Un accent plus prononcé est peut être mis sur la corruption du système, pour Hammet. Ce récit constitue une parabole des travers d'un système capitaliste et urbain contemporain, quand politique et affairisme se rejoignent, surtout pour le pire. Le sujet reste d'actualité, hélas. Sur la forme, ce long-métrage avance à toute vitesse, mettant en scène un nombre considérable de personnages pas très nets (préfigurant
En quatrième vitesse
de
Robert Aldrich
par de nombreux aspects).
Il manque sans doute un petit quelque chose à
La clé de verre
pour égaler le futur
Le grand sommeil
de
Howard Hawks.

Certaines séquences successives se contredisent légèrement (à moins que cela ne soit voulu) et d'autres pourraient être un peu plus concises (à mon avis, quelques chutes de séquences discutables). Toutefois, ce long-métrage de 82 minutes reste très moderne par le fond et la forme, et est à voir comme tout bon classique de qualité ! Evidemment,
La clé de verre
assoit un peu plus la légende à l'écran du couple
Alan Ladd
et
Veronica Lake,

deux acteurs dont la complémentarité semble totale, et la relation très ambiguë presque fusionnelle par moments (sublime séquence au cours de laquelle les sentiments mutuels des deux personnages se dévoilent dans un contexte conflictuel).