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Boisset adapte Gibeau


De Viator, le 9 avril à 20:48
Note du film : 3/6

J’ai vu voici quelques jours  "Allons z'enfants" (1981). Je n'ai pas encore vu tous les films du réalisateur.

Voici ce qu’écrivait Philippe Roger en 1995 au sujet de ce film dans « Lyon, Lumières des ombres – 100 ans de cinéma » (Lyon sert en effet de décors pour la ville de Reims (Vieux Lyon, quartier St Jean et St Paul ) puis pour la ville de Tulle (l’Hôtel-Dieu joue le rôle de l’hôpital militaire de Tulle).

« … Plus qu’à son habitude, Boisset opère par pilonnage du spectateur : chaque effet est répété jusqu’à la nausée. Cinéma de l’abrutissement, mise en scène péremptoire fondée sur un manichéisme des plus simplistes. La pression de l’idéologie écrase à chaque plan. Plus squelette que film, "Allons z'enfants" accumule les personnages unidimensionnels, hommes-sandwiches d’une démonstration truquée. Les plans sans profondeur s’apparentent à des tracts. Il n’y a aucune trace de vie réelle : tout est figé. Ce film est atteint de rigidité mentale. » Personnellement, je partage l’avis du professeur d’université Philipe Roger.

Ce qui manque vraiment, selon moi, à ce film : la nuance et le talent. L’on peut dénoncer les failles du système militaire ou religieux, mais le faire avec un tout autre talent. L’exemple qui illustre mon propos : le film portugais « Les Brumes de l’Aube » de Lauro Antonio, film sorti en 1980, soit l’année précédente. A mon sens, le réalisateur portugais évite, lui, tous les pièges dans lesquels Yves Boisset plonge "tête baissée".


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De fretyl, le 29 février 2008 à 17:07
Note du film : 5/6

J'attendais depuis longtemps de pouvoir, voir ce film, d'autant plus que Boisset ne m'a que rarement déçu. La participation d'Yves Gibeau à l'écriture du scénario mais l'efficacité de Boisset scintille, celui-ci hésite entre le film pamphlet du genre R.A.S. et le romanesque qui lui avait réussi dans Taxi mauve le lyrisme finit par prendre le dessus.
L'adaptation est magnifique, portrait des écoles militaires d'avant guerre et de la cruauté des méthodes de privation et de représsion vis à vis des gamins qui devaient être mis au pas. Avec méthode et précision, le film réussi à créer une atmosphère de misère et de crasse qui laisse loin l'école des Choristes.
Le film est aussi la chronique de la France 1938, ou les parents s'apprêtaient à perdre certains de leur enfants, d'une défaite annoncée, d'une armée à terre qui tente au dernier moment de se mobiliser par l'autorité la plus basse.

Satire magistrale de la bêtise, de l'omnipotence de certains tyran (vieux gendarmes, anciens militaires). Interprétation remarquable Carmet bien digne de Dupont Lajoie et aussi Lucas Belvaux luttant pour conserver ce qu'il est.

Remarquablement réalisé.

Un Boisset apolitique qui réalise son meilleur film.


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