Note : 3,6

C'est un Steno un peu paresseux – comme le sont souvent les Steno, quand même, il faut le dire – mais qui inspire la bonne humeur malgré des passages à vide et des facilités entre deux "morceaux de bravoure" de l'un ou l'autre comique. Mais morceaux de bravoure il y a : De Funès en expert enthousiaste qui, en décrivant un tableau de Goya, s'enflamme jusqu'à le mimer, c'est excellent. Totò lancé dans un flamenco de son cru, c'est un sacré numéro de pantin. Mario Carotenuto, savoureux dans Le Pigeon et La Pensionnaire, fait le troisième de la paire en escroc prétentieux. Il entend rouler le critique d'art De Funès par un stratagème astucieux pour l'amener à croire à l'existence d'une troisième Maja de Goya : ce n'est pas La Maja nue ni La Maja habillée, mais La Maja en chemise. Et c'est bien sûr Totò qui va peindre la chose, Totò le célèbre copiste italien « à la tête tellement vide qu'il n'ajoute rien de son cru aux tableaux qu'il imite ».

Dans ces années-là, Abbe Lane, chanteuse et fantaisiste américaine qui tournait souvent en Italie, avait été refusée à la RAI (télévision publique) parce q'elle était… trop sexy. J'ai l'honneur et l'avantage de confirmer ici ce jugement des experts de la RAI. Madame Lane ne manque pas de tempérament ni d'assurance, dans sa robe à une seule bretelle. En complice de l'aigrefin Carotenuto, elle se charge de séduire successivement De Funès puis Totò. Et le gag qui marche avec l'un marche aussi avec l'autre : car l'accorte Abbe les dépasse tous deux d'une bonne demi-tête ! Alors, quand on voit Totò se prendre pour Don Juan et De Funès jouer les jolis coeurs, ça fait sourire. (Et du coup, je veux voir l'autre film qu'Abbe Lane a tourné avec Totò, Dites 33).

Les auteurs ont eu la bonne idée de retarder la rencontre des deux énergumènes autant que possible : et elle survient au fond d'un puits où l'un veut se suicider tandis que l'autre y a été jeté sans ménagement ! Ça aussi, c'est bien. Même si le trucage est d'époque, les deux types, un critique d'art et l'autre copiste, en équilibre instable sur un seau de puits que l'on monte, puis redescend, puis remonte, c'est bien, je n'en demande pas plus.

L'ensemble est éminemment sympathique, à part le fait qu'on ne voit pas l'Espagne. Il y a plusieurs bons gags mais d'autres sentent le réchauffé, comme Totò débarquant en Espagne en costume de toréador comme les Dupont et Dupond. Le scénario, qui part d'une bonne idée et déroule son affaire avec un bon esprit de suite, reste quand même un peu en friche et les échanges piquants voisinent avec les banalités. Il aurait peut-être fallu un dialoguiste de plus.

Et aussi cette belle découverte (mais un peu douloureuse aussi, au fond) : Totò maîtrisait bien assez le français pour jouer dans cette langue. Il a son accent napolitain, mais on comprend tout ce qu'il dit, et il le dit avec drôlerie, c'est très clair et naturel. Et donc, on aurait pu lui en faire tourner d'autres en France… Quant à De Funès, il est très bon dans ce rôle et fait même preuve – tout en étant relatif ! – d'une certaine retenue.

J'ai deja parlé plusieurs fois de cette comedie mais sur 2 autres forums de cinema

alors comme j'aime moderement me répeter je ferais tres court.

Je vous prie par avance de bien vouloir me pardonner pour cette attitude plutôt cavaliere.

Sorti de prison, un marquis décide de tenter une nouvelle escroquerie avec la complicité de sa femme et demande à un copiste très doué (Totò) de reproduire une oeuvre de Goya. Subjugué par la qualité de l'exécution, et amadoué par la femme du marquis, l'expert (De Funes) croit à une nouvelle oeuvre. Mais la supercherie sera vite découverte

Une bonne comedie qui a pour principal merite de réunir ses deux stars comiques

d'ou ma note bonus.