« La bêtise comme la malignité, souvent parentes au demeurant, doivent être selon moi identiquement combattues. »

Également combattues, sans nul doute; mais identiquement? Non. Car la tromperie volontaire et la tromperie involontaire sont deux faussetés différentes, ou en tout cas colportées par deux personnages tout à fait différents : le premier est un menteur, le second un benêt de bonne foi. Je trouve le second souvent plus "dangereux" que le premier, car n'étant pas conscient de mentir, il ne se démonte jamais, se drape dans la vertu, se rengorge dans sa self-righteousness et fait grand tapage de son innocence angélique. Tromperie volontaire et tromperie involontaire ne peuvent être combattues de la même façon. L'une et l'autre méritent un grand coup de pied au cul, mais d'un angle et avec un élan différents, pour ainsi dire.

Il se peut qu'il me reste un fond de naïveté quelque part. Hélas, la réponse selon moi c'est que nous n'avons fort probablement pas posé toutes les bonnes questions. En un sens, j'ai moins peur des révisionnismes systématiques des méchants – qui parce qu'ils sont systématiques peuvent être moins difficilement débusqués et décortiqués – que des falsifications dégoulinantes de bonnes intentions qui accompagnent l'ignorance des gentils. Voilà, est-ce moins naïf comme ceci ?

Je ne peux que conseiller à toutes et tous ce film, l'un des meilleurs documentaires TV sur les derniers combattants français de la guerre 14-18.

F. Mathieu, http://dersdesders.free.fr/