5,4/6. Hamnstad tourné à Göteborg en 1948 est le cinquième long-métrage réalisé par Ingmar Bergman. Dès les premiers instants, on sait que l'on a affaire à du très bon cinéma. Plans courts et variés, introduisant les personnages dans leurs environnements, plantant un cadre social réaliste. On en a la confirmation quelques instants plus tard quand l'histoire prends corps entre les personnages, à la recherche de leur équilibre personnel et de leur place dans la société : Bergman sait raconter une histoire, gérer des acteurs, et des spectateurs.

Cela fait du bien d'être immergé dans ce type d'art cinématographique ambitieux, réflexif, quand on vient de voir le bébête dernier Star wars. L'histoire déroulée dans Ville portuaire n'est pas pesante, et évite les poncifs. Elle est ambitieuse et aborde les thèmes du divorce, de l'avortement, de la famille, du couple. Des moments de grâce superbement filmés (l'homme et la femme tendrement enlacés sur un lit) alternent avec des instants de crise. Bergman fut un maître du psychodrame comme Douglas Sirk fut un maestro pour le mélodrame.