Sicile, socialisme et fascisme, dans un monde de fureur, de vengeance et de passions. La photographie de Tonino Delli Colli est magnifique, ainsi que la musique mélancolique de Pino D'Angiò et de Nando de Luca. L'histoire est sans doute sans surprise, la force provenant de la mise en scène fiévreuse de Lina Wertmüller, tirant le meilleur parti du jeu magnétique de Giancarlo Giannini, filmé de très près, centré sur ses yeux verts lançant des flammes. Cet acteur prend le pas sur Sophia Loren et Marcello Mastroianni, car probablement le plus à même d'incarner la vision du monde de la réalisatrice, faite de contestation et de virulence. D'amour et de sang (1978) est un excellent film, confirmant les qualités de la scénariste réalisatrice, quand elle se situe dans son meilleur élément (le film politique doublé d'une dimension mélodramatique), accordée à des collaborateurs de grand talent.