Ni réussi, ni raté. Et pas totalement raté comme on le lit parfois.

Sturges avait déjà parlé de la côte est des USA dans un de ses premiers films, le remarquable Mystère de la Plage Perdue. Ici, c'est plus romanesque, touffu, un peu confus certes, mais par moments impressionnant de cynisme. Ce lieu cristallise toutes les ambiguïtés d'une société d'exilés , née précisément sur cette côte est (remarquables images de Russell Metty).

Un cabinet d'avocats possède littéralement une région par l'argent, les sentiments et des manigances pas toujours très reluisantes. Le malaise des adultes est sensible. La révolte des plus jeunes (G. Hamilton, ou S. Kohner, poussée au suicide) semble vaine et la fin, qui rétablit un semblant d'harmonie, ne fait pas illusion et ne convainc pas.

Les acteurs sont bons et Lana Turner n'est qu'un personnage parmi d'autres, non la star prenant toute la place.

Un bien curieux film, à part dans la carrière de Sturges, capable du pire (La Proie des Vautours) comme du meilleur (Un Homme est passé), plutôt catalogué western (… OK Corral) ou action (La Grande Evasion).