L'affaire criminelle à quoi Ramos se réfère est celle du curé d'Uruffe, en Lorraine. Guy Desnoyers, en décembre 1956 a effectivement assassiné sa maîtresse enceinte de huit mois et l'enfant qu'elle portait, non sans l'avoir baptisé.

Un beau livre sombre, mais ardu, voué à ceux qui s'intéressent à la théologie a été écrit, en 2000, par le théologien ortohodoxe Jean-François Colosimo, sous le titre Le jour de la colère de Dieu ; Desnoyers, libéré après 22 ans de prison, a fini ses jours cloîtré dans un couvent. Colosimo essaye d'imaginer l'état de son esprit et de son âme.

J'espère que Ramos approchant ce sujet grave, ne s'est pas livré à une charge anticléricale ou antichrétienne, ou à un snuff-movies esthétisant (!).

ici-bas Dans ce court-métrage primé au Festival en plein air de Grenoble, Philippe Ramos filme un fait-divers connu : un curé qui éventre la femme enceinte de son péché et extirpe le foetus afin de le baptiser avant de le supprimer. Georges Bataille n'est pas loin ("Madame Edwarda" est son coup d'essai en super 8). Il a su, notamment grâce un beau plan qui fait penser à Magritte, distiller un érotisme onirique. Ce plan annonce l'hommage discret à Courbet dans "Achab", l'origine du monde.