Faisant suite à Vive l'amour qui faisait lui-même suite à Les Rebelles du dieu Néon, Tsai Ming-lian reprend le thème de l'errance citadine à travers son personnage principal.

Xiao-Kang rencontre une amie qu'il n'a plus vu depuis longtemps. Elle travaille sur des plateaux de cinéma et l'emmène assister à un tournage. Elle lui trouve même un travail comme assistant mais la réalisatrice l'oblige à nager dans une rivière polluée. Depuis, il est pris de douleur, sa tête se mettant à trembler sans que rien ne puisse l'empêcher. Il est pris en charge par un voisin inquiet… avec qui il devient amant.

Avec ce film, Tsai Ming-lian franchit un pas supplémentaire dans la radicalité de sa mise en scène. Alors que jusque là, il évoluait avec plusieurs personnages dans une tentative de communication et de rapprochement, il s'attaque ici à un personnage totalement enfermé "dans sa tête", sans réaction, sans volonté ni désir qui puisse arrêter la folie dans laquelle il s'enferme.

Du coup, le film devient très vite lourd et dur. La mise en scène de Tsai Ming-lian est certes belle et intelligente, avec l'utilisation de cadre toujours très sophistiqué et pertinent. Toutefois la solitude du personnage est tel, la narration étant sans concession, le film devient un peu indigeste.