Observations assez analogues à celles que j'ai formulées pour le premier film de la série ("Le Monstre" ou "Quatermass Experiment"). A la différence de celui-ci, "La Marque" donne une vision plus diffuse du péril venu de l'espace. Le "héros" du "Monstre" est plutôt une victime individuelle… alors que dans "La Marque" – comme dans d'autres films contemporains ou à venir, il s'agit d'une invasion insidieuse, sournoise, collective, dont la progression – irrésistible ? -se dessine et se précise peu à peu aux yeux du savant Quatermass et ceux du spectateur. Même traitement "réaliste" et quasi documentaire du récit… Pour ma part, je ne trouve pas l'un des deux films supérieur à l'autre. Mais c'est peut-être subjectif…

Il serait peut-être souhaitable aussi d'analyser la personnalité de Quatermass et sa dimension quelque peu "messianique". Il est le scientifique que rien ne peut arrêter dans sa volonté de réaliser des expériences. Et surtout pas les échecs… Il est aussi emblématique de celui qui non seulement détient le savoir, les connaissances, mais aussi et surtout qui sait appréhender les risques pour l'humanité que recèlent les événements en cours. Sous un aspect physique tout à fait ordinaire, il devient l'homme providentiel, le sauveur de l'humanité en grand danger d'asservissement ou de destruction. Cela se vérifiera encore plus dans le troisième film de la série, "les Monstres de l'Espace" de Roy Ward Baker, où il est carrément opposé à un militaire particulièrement borné.