A gunfight a bien vieilli, et son aspect intimiste (et fauché) le rend plus mature, et le recentre sur son thème. Le film traite de société-spectacle, anticipe de plusieurs décennies sur la télé-réalité, et évoque par moments La cible humaine. Ce qui tient le film, est l'étrange relation entre les deux pistoleros fatigués, campés par un Douglas sans surprise dans un rôle évoquant celui qu'il tenait dans Le dernier train de Gun Hill, et Johnny Cash beaucoup plus surprenant en tueur vêtu de noir, pâle et maladif, traînant toute la tristesse du monde derrière lui. D'abord rivaux, puis amis, ils finiront dans l'arène "pour une poignée de dollars", pour un final dont le scénario propose curieusement les deux issues possibles. Jane Alexander est très bien en épouse paniquée, et Vallone visqueux à souhait en épicier organisant le combat pour 10% des recettes. A gunfight fait parfois penser à un téléfilm, mais le scénario est suffisamment original pour transcender la pauvreté de son budget, et vraiment Johnny Cash, sans être Laurence Olivier, parvient à créer un personnage inoubliable avec sa trogne ravagée, son corps ankylosé. Ce western mérite amplement d'être sorti de l'oubli.
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